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Vie de La Brochure
12 février 2021

Deluermoz sur le site macommunedeparis

Sur le site ma commune de paris de Michèle Audin, que je conseille, il y a une présentation du livre de Quentin Deluermoz que je reprends pour compéter le tableau sur le sujet. JPD

Michèle Audin

Le troisième livre sur la photo, c’est Commune(s), de Quentin Deluermoz. Je l’attendais en avril. Mais y a-t-il bien eu un mois d’avril? Ah si, c’est le mois où est arrivé en librairie le livre d’Alix Payen (merci de l’avoir acheté en ligne chez votre libraire ou chez son éditeur! et si vous ne l’avez pas fait, c’est encore possible!). Mais celui de Quentin Deluermoz a été retardé, annoncé pour octobre, je ne l’ai pas acheté parce que l’auteur voulait m’en envoyer un. Cette fois l’éditeur a pignon sur rue et un service de presse (c’est le Seuil), mais un peu de mal à utiliser la poste. Bref c’était déjà novembre quand je l’ai reçu, grâce aux efforts de l’auteur (merci, Quentin). Le temps que je le lise… et voici quelques mots.

Pour donner une idée de ce qu’est cette « traversée des mondes », la citation qui fait démarrer le livre:

"Lorsque je recopie mon rapport, j’entends brusquement des coups de canon. Je vais tout de suite à la poste, qui, fermée, ne prend plus rien. Je vais donc envoyer un télégramme, mais là c’est fermé aussi. […] dans chaque rue de la rive droite, me dit notre domestique étranger, on élève des barricades avec des roues, des pierres et des bois, les passants circulent avec mot de passe, il ne faut pas y aller seul […]."

Et, comme le dit Quentin Deluermoz, la singularité de ce récit du 18 mars vient de la personnalité de son auteur, un interprète chinois de 23 ans, en mission diplomatique en France. Dans ce livre il y a donc un Chinois, mais aussi des journalistes étrangers qui font de la Commune, dit toujours l’auteur, un « événement médiatique global ».

Dans la première partie de son livre, Quentin Deluermoz parle donc « d’ailleurs », avec un point de vue souvent très original.

Le livre évoque ainsi d’autres insurrections que la Commune parisienne, à Alger, en Martinique, en Kabylie, pour l’espace colonial, et en France « métropolitaine » (le cas de Lyon est examiné dans le livre). Vous apprécierez certainement comme moi l’élégance ironique de la description d’un mouvement insurrectionnel de quelques heures à… Thiers. Je me demande tout de même si l’absence quasi-totale (et délibérée de la part du gouvernement versaillais) de « couverture médiatique » du territoire français ne manque pas un peu dans cette étude: n’était-on pas mieux, ou plus, informé à Londres de ce qui se passait à Paris que, disons, à Arcachon ou à Clermont-Ferrand? Par exemple, dans les pages consacrées à la poste, le fait que Theisz et la Commune, s’ils ont pu faire fonctionner le service du courrier à l’intérieur de Paris, ont eu beaucoup de mal à faire partir des lettres vers l’extérieur, aurait pu être signalé. De même, puisqu’il a été question plus haut d’André Léo, le fait que le texte adressé « Aux travailleurs des campagnes » n’a pu tenter d’atteindre ceux-ci que par des envois par ballons.

J’ai trouvé vraiment intéressant, dans Commune(s), le « Temps et espaces en révolution », dans la deuxième partie. Pas tant parce que Quentin Deluermoz y évoque Rigault et Varlin que parce qu’il y mentionne plusieurs autres trajectoires. Pourquoi, comment, devient-on, cesse-t-on d’être, communard? Voilà une question à laquelle la diversité des possibles réponses est un champ de recherches grand ouvert…

Ici, je m’élève contre la question, tant répétée (encore dans un article du Monde consacré à ce livre) qu’elle devient une affirmation (ou une négation…): « mais que peut-on dire encore sur la Commune? ». La Commune est, à la vérité, un des événements les plus mal connus, les plus mal étudiés, de notre histoire. Même sans aller jusqu’en Chine… Le nombre de dossiers d’archives (publiques) qui n’avaient jamais été ouverts et que j’ai consultés pour écrire une courte histoire (à paraître) de la seule Semaine sanglante le montre abondamment. Et, telle celle posée ci-dessus, les questions ouvertes sont nombreuses

 

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