Caylus : Gouache de Zadkine

Caylus : Gouache de Zadkine, je reprends cette info qui renvoie à mon livre. JPD

La Dépêche Publié le 02/04/2021

Amateur de design et d’art, artiste lui-même, le Toulousain Antoine C. regarde souvent les enchères artistiques et il a relevé une mise en vente aux enchères, mercredi 31 mars, chez Millon Paris, d’une vue de Caylus des plus célèbres peinte par Ossip Zadkine à la gouache, sur papier de 49x59 centimètres.

C’est son attachement familial à la cité médiévale qui lui a fait croiser les deux occurrences Caylus et Zadkine sur un moteur de recherche. "Je savais qu’il avait créé des tableaux de Caylus durant sa période au village (1920-1934)", indique-t-il.

Estimée entre 4000 et 5000 euros, l’œuvre, numéro 167 de la vente, est finalement partie "dans les clous", puisque l’heureux enchérisseur l’a emporté à 4 700 €.

Même si c’est surtout par la sculpture sur bois que cet artiste a été mondialement reconnu, ses esquisses et peintures ont été sauvées par son épouse Valentine Prax, peintre de talent, qu’il épousa à Bruniquel le 7 juillet 1920. Foujita, le célèbre peintre japonais de Montparnasse, et sa femme leur servent de témoins. En effet, de 1939 à 1945, de père juif, certes converti à l’Église orthodoxe, Zadkine préféra s’expatrier à New York, tandis que Valentine Prax rassemblait son œuvre loin des yeux de la Gestapo entre le Lot et Paris malgré une mésentente passagère.

Zadkine et Caylus

Depuis 1954, l’église gothique de Caylus a le privilège d’abriter le Christ monumental taillé dans un tronc d’ormeau par Ossip Zadkine, l’un des maîtres incontestés de la sculpture contemporaine. De nombreux admirateurs viennent le visiter en chemin vers Les Arques, où un musée est consacré à ses œuvres. Le commissaire-priseur Alexandre Millon a d’ailleurs invité le public à aller jusqu’à Caylus y admirer cette œuvre, comme lui-même l’a fait.

D’origine russe, Zadkine naquit en 1890, à Vitebsk, sur les rives du Dniepr. Une vocation artistique précoce conduisit le jeune homme à Paris, en 1909, où il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts. Anticonformiste par tempérament, il n’y séjournera que six mois, préférant se former seul ou au contact d’artistes appelés comme lui à connaître la notoriété : Chagall, Fernand Léger, Modigliani, avec lequel il se lie d’amitié. Il découvre le cubisme qui l’enthousiasme, mais il ne sera pour lui qu’un point de départ. Engagé volontaire en 1914, il sert comme brancardier sur le front, avant d’être gazé et réformé trois ans plus tard.