Carole Delga, victoire sur toute la ligne

Alors qu’aux municipales de Toulouse le PS a subi une défaite historique en 2020, la victoire de Carole Delga aux Régionales un an après, est d’autant plus considérable. Représente-t-elle une renouveau du PS ?

Cette victoire se base d’abord sur le principe bien connu de la prime aux sortants. Est-ce à dire alors que le bilan est si positif qu’il a permis cette prime ? Le bilan n’a pas été au cœur de la campagne mais bien davantage la personnalisation.

A Toulouse en 2020 le PS s’est déchiré en multiples tendances alors qu’Archipel Citoyen avait réussi une union devenu capable de présenter une alternative à Moudenc.

Aux Régionales nous avons assisté à l’effet inverse ce qui fait que la victoire est bien celle, personnelle, de la présidente sortante.

Carole Delga n’a pas eu à négocier avec les dites tendances du PS, pour la distribution des postes, imposant sa loi d’abord à son parti, à EELV, au PCF et à d’autres. Elle a pu ainsi capter dès le premier tour des candidats de tous bords.

La prime à la sortante tient d’abord au fait qu’elle pouvait imposer ses choix de candidatures sans discussion possible. Et ensuite, à l’échelle d’une si vaste région, qui était connue ? Les municipales toulousaines y devenaient un effet marginal.

Quelles leçons de la victoire ?

L’accord impossible avec EELV me rappelle l’accord impossible de Malvy avec la liste AMP de 2004 qui unissait les Verts et la gauche alternative.

Au soir des résultats du premier tour, la situation était claire : Delga pouvait faire payer à Antoine Maurice le succès de sa liste sur Toulouse en 2020 !

Car on en est toujours au même point : en cas d’hégémonie, le PS écrase le reste de la gauche avec la complicité de quelques figurants !

Sur les plateaux télés j’ai entendu Myriam Martin, pour LFI-NPA, expliquer que, vu le mode de scrutin, seule la fusion permettait au 5% qu’elle représentait sa présence au Conseil régional. Elle demandait une fusion technique au nom de la démocratie, à quelqu’un dont elle savait parfaitement que la démocratie était le dernier de ses soucis ! Ainsi elle alimentait l’idée d’une fusion possible !

Or le respect de la démocratie n’existe pour le PS dominant que s’il a besoin des autres pour gagner !

De même, à partir du moment où EELV a fait moins de 10% des exprimés et ne peut donc se représenter, la fusion devenait inutile, mais en la proposant tout de même, avec des conditions ridiculisant son éventuel allié.

Les élus de la liste Delga doivent donc à présent leur place à la présidente confirmée dans le bien fondé de sa stratégie et qui va continuer à afficher partout des panneaux sur la rénovation du centre des bourgs, juste pour dire que le pouvoir régional est à notre porte. Et cette fois nous ne saurons rien de ce qui se passe en interne ! Si un nouvel impôt est décidé pour la LGV il passera en douce. Au bout d'un moment cette solitude dans l'exercice du pouvoir conduit à la myopie, dont François Hollande a été le symbole !

J-P Damaggio