Retour sur Daniel Herrero
En classant je retrouve cet article de 2014 absent de mes blogs alors le voici.
En 1992, Herrero est venu à Montauban présenter son livre, l’Ami Indien. Il y raconte son enfance et sa jeunesse du temps où il était du camp des indiens contre le cowboy ce qui le poussa à réaliser un de ses rêves, partir à 20 ans pour les Amériques. Le style ne manque pas de brio, aussi alerte qu’un trois quart centre. Et le témoignage de symboles.
Toulon est toujours en haut de l’affiche et en souvenir de ma propre enfance je ne regarde pas sans émotion le combat actuel des Verts et Noirs de Montauban pour monter en Pro D2.
Bref, sensible au rugby, aux indiens et au style d’Herrero je m’étais empressé d’acheter son livre et de lui demander, fait rare, une dédicace. « Je t’invite humblement sur les routes de mes grands espaces sans frontières… en liberté ! »
Le Western a façonné toute une jeunesse dont je me demande à présent par quoi elle est façonnée. Par le cinéma, les illustrés, il fallait se prononcer entre le bon et le méchant.
Sur ce plan comme sur d’autres, 68 passera par là et Géronimo entrera alors dans la légende. Tout le drame de cet affrontement entre le bon et le méchant faisait que le défenseur du méchant pouvait, par générosité, devenir aussi bête que le défenseur du bon ! Toute l’idéologie du bon sauvage a eu de multiples conséquences : pour ridiculiser notre civilisation donc la démocratie, pour magnifier certains types de religion contre d’autres etc.
Les Incas par exemple, et ça transparaît dans le livre d’Herrero, n’était pas les infâmes exploiteurs de peuples indiens, mais les glorieuses victimes de la tuerie immonde du colonisateur espagnol.
Je crois qu’on appelle ça le manichéisme qui privilégie le théâtre de la vie, à la vie du théâtre.
Avec le livre, comme j’en ai l’habitude, j’avais à l’époque collé un article que j’offre aujourd’hui, un article de l’Humanité Dimanche écrit par Jack Dion qui aime le théâtre et qu’on peut lire dans Marianne. C’était en 1994 et depuis vingt ans que d’eaux plus ou moins polluées ont circulé sous les ponts de nos vies.
Jean-Paul Damaggio
Que devient Daniel Herrero ?
1 juillet 2020
L’ancien joueur et entraîneur du Rugby Club Toulonnais, Daniel Herrero s’est confié dans les colonnes du Midi Olympique de lundi pour évoquer divers sujets, dont notamment le RCT actuel.
Daniel Herrero explique dans un premier temps avoir énormément fréquenté le Stade Mayol lorsqu’il était jeune. Extrait:
« Mayol, j’y suis allé du jour de ma naissance jusqu’à l’âge de 22-23 ans, presque tous les jours. Puis de 33 à 43 ans, tous les jours, trois fois par jour. »
Mais depuis près de 30 ans, il n’y a plus remis les pieds. Extrait:
« Et depuis ? Quasiment pas. Je n’ai plus fréquenté le territoire formel de l’aventure rugbystique toulonnaise. J’avais la sensation que je ne m’y sentirais pas bien, pas épanoui. Je l’avais trop vécu rayonnant, effervescent. »
L’ancien joueur du XV de la Rade explique avoir perdu goût pour la chose depuis qu’il a quitté son poste d’entraîneur du RCT. Il ne ressent pas de plaisir à se retrouver spectateur. Extrait:
« Mais je n’y suis pas allé pour des raisons diverses. Je n’avais pas grand goût pour la chose, ni antipathie. Je ne parlerais pas de répulsion. J’étais partagé entre l’intensité émotionnelle de mon vécu dans ce stade et le peu de plaisir à me retrouver spectateur. J’ai suivi pendant tout ce temps le parcours du club. J’y ai des amitiés centrales et périphériques, mais le lieu, l’espace… Cela pourrait sous-tendre que je suis fâché, que je n’aime pas quelque chose. »
Il précise cependant n’être en conflit avec personne même si certaines choses l’ont agacé. Extrait:
« Je vois des irritations plus fondamentales, d’ordre familiales. Je n’étais pas radicalement fâché. Jamais, je ne me suis senti propriétaire du RCT. J’ai toujours aimé avec passion ma ville et mon club. Je ne suis dépositaire de rien. J’ai donné mon cœur à ce club. Je ne vais pas au stade, c’est ainsi. Les responsables du RCT ont changé, il y a eu des enchaînements de connexions, de générations. Je ne suis en conflit avec personne et j’aurais mal vécu les comparaisons avec mon époque. J’ai observé ces dix dernières années des différences dans les modes de fonctionnement. Je n’ai par exemple jamais été sensible au fait d’acheter et de vendre des joueurs. »
Pour conclure, Daniel Herrero concède que depuis une quinzaine d’années, le RCT a retrouvé une place forte dans le rugby Français. Extrait:
« Je reconnais que depuis une quinzaine d’années, le RCT occupe une place que je qualifierais d’historique. Le club est considéré, considérable, conséquent. Il s’y passe des choses, culturellement et sportivement. Il n’a jamais été habité par des endormis ou des raisonneurs régressifs. Si je n’ai pas été trop sensible aux modes de gestion mais j’ai été ravi par les performances. »
Dans mon blog précédent
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