Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
11 janvier 2022

Un militant CGT de Caussade en 1932

En février 1998 j’ai publié une brochure Miss Cantecor et les chapeaux que j’avais présentée à Caussade. La rencontre n’a pas suscité grand intérêt à part pour le public des amis de Gauche 92. Or il s’agissait de célébrer une industrie qui a fait les grandes heures de Caussade au début du XXème siècle. Je dois reconnaître que je n’ai pas eu plus de succès quand j’ai publié un livre à la gloire de la GUIMA. Comme si l’univers industriel était sans intérêt ! Les circonstances font que je me penche à nouveau sur ce vieux dossier si présent sur ce blog. Je reprends ce document symbolique d’une ignorance que je regrette profondément. Surtout quand, passant dernièrement au cimetière de Caussade, je n’ai pu manquer les tombes grandioses de la famille Rey.

J-P Damaggio

 La mort d'Antoine Borrel

L'Action ouvrière Mai 1932

Une pénible nouvelle vient d'attrister l'Union départementale. Notre ami.

Antoine Borrel, secrétaire du Syndicat des chapeliers de Caussade, vient de mourir.

Nous avons été prévenus trop tard pour aller accompagner à sa dernière demeure le dévoué militant si sympathique qui disparait en pleine force de l'âge. Que nos camarades de Caussade qui lui ont rendu si nombreux le dernier devoir d'affection veuillent bien nous en excuser.

Borrel fut dans toute l'acceptation du terme un bon militant. Comme nous l'écrivait Marthe Marcellin, il ne fut pas seulement un brave cœur, un honnête homme estimé de tous, et un excellent ouvrier, il fut aussi, en des périodes critiques, le camarade ferme qui sut prendre toutes ses responsabilités en toute indépendance, dans la pleine conscience des devoirs que lui imposait le poste où l'avait mis la confiance unanime de ses camarades. Il paya d'ailleurs de sa place la fermeté de son attitude vis-à-vis du patronat caussadais.

Victime de l'ostracisme insidieux de ce patronat, ce même patronat qui, politiquement, ose se réclamer du programme de la Confédération générale du travail, victime expiatoire d'un patronat rétrograde qui voulut en sa personne faire un exemple et montrer son autorité, il ne trouva pas à s'employer à Caussade, après la dernière grève et dut aller à la journée extraire du gravier.

Malgré cela malgré la vie difficile qui fut la sienne, ces derniers temps, nous ne l'avons jamais entendu se plaindre, et s'il parlait de la situation, c'était pour en tirer cette conclusion que la classe ouvrière ne sera jamais assez unie, jamais assez solidaire pour poursuivre son émancipation.

Il continua jusqu'à la fin à venir assidument dans les diverses commissions où il représentait soit l'Union, soit le Syndicat des chapeliers.

Nous aimions l'y retrouver, nous aimions le bon sourire un peu grave qui éclairait sa physionomie robuste et vigoureuse. Il nous semble impossible de ne plus le revoir.

Puisse l'affectueux souvenir qu'il laisse chez tous ses camarades, atténuer un peu la tristesse de sa famille.

 Voilà pour le moment la seule note sur Le Maitron :

« Militant syndicaliste du Tarn-et-Garonne, Borrel était en 1923 secrétaire du syndicat des ouvriers chapeliers de Caussade et membre de la commission exécutive de l’Union interdépartementale CGT qui couvrait les départements de l’Ariège, de l’Aube, de la Haute-Garonne et du Tarn-et-Garonne. »

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Merci Jean-Paul<br /> <br /> Je pensais que tu avais le tome 2<br /> <br /> Je le tiens à ta disposition si tu le souhaites<br /> <br /> A+<br /> <br /> JL Franceries
Répondre
L
Désolé pour le contre-temps. J'avais cru le faire mais sans suite. Je viens de réparer mon erreur. amicalement jpd
Répondre
J
Salut Jean-Paul<br /> <br /> Tu as raison. En dehors d'un cercle restreint de syndicalistes et de militants politiques, les études consacrées à l'histoire des industries locales n'intéressent que très peu comme en témoigne l'accueil fait à tes travaux sur la chapellerie et sur la GUIMA. J'ajouterai à ces deux exemples, celui des deux tomes relatant l'histoire industrielle de la TARGA de Moissac, de ses travailleurs et de leurs luttes, parus en 2020. Sauf erreur de ma part, je n'ai pas relevé la moindre ligne sur cette parution, ni les Nouvelles 82 ni dans la Vie de la Brochure.<br /> <br /> Amicalement<br /> <br /> Jean-Louis Franceries
Répondre
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 024 021
Publicité