Le bonheur par le collectif
Je reprends cette question et cette réponse de Michaël Fossel à Natacha Polony :
« Comment, aujourd’hui, peut-on penser cette articulation entre émancipation individuelle et émancipation collective?
Cette question est la question des questions pour la gauche politique en général. J’ai un avis, mais je ne prétends pas avoir la réponse. Déjà, il faut valoriser, dans le plaisir, ce qui est fondamentalement collectif, c’est-à-dire le plaisir qui s’augmente quand il est partagé, quand il n’est pas privatisé. Cela implique de lutter contre tout ce qui relève de la terreur individuelle. Si la gauche intellectuelle et militante a partiellement échoué, elle a néanmoins été une puissance de contestation, en pointant que ce n’est pas au niveau de l’individu ou de petits groupes sectaires que se fera le salut. »
Je souhaite donner un exemple de ce bonheur par le collectif : le sport. Je ne veux pas schématiser mais il a toujours été de bon ton dans les milieux intellectuels français de ridiculiser le sport faisant des aficionados, de simples moutons, des violents etc. Tout ceci n’est pas faux mais reste une part minoritaire de la réalité. Pour l’essentiel, aller au stade consiste à obtenir un plaisir qui s’augmente quand il est partagé. Beaucoup ont pensé que les matchs à la télé allaient vider les stades mais il n’en fut rien, au contraire !
Comment ne pas observer que les forces dominantes nous poussent sans cesse aux plaisirs individuels ? Par la télévision et aujourd’hui par les réseaux asociaux qui renvoient chacun à lui-même dans le cadre d’un échange factice. Le numérique tue à petit feu les relations humaines et tout particulièrement en politique mais syndicalement aussi.
Pourquoi les immenses usines se sont-elles fractionnées en unités de sous-traitants de plus en plus petits ?
Au nom de la dimension ambivalente du sport (comme de toute chose) qui a souvent fait des J.O. et autres événements internationaux la gloire de dictateurs, faut-il plaider pour le repli sur soi ?
C’est en relisant le poème de Gérard Tartanac, que je pensais avoir mis sur le blog, que j’ai eu envie d’écrire ces quelques mots. J-P Damaggio