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Vie de La Brochure
1 août 2022

Gramsci, une étude en Espagne

lafuerza y el consenso

Voici un livre qui insiste sur l’aspect « historien » de Gramsci qui d’après l’auteur a été négligé en Espagne.

Un aspect pourtant fondamental car bien des catégories de la philosophie du personnage reposent sur l’histoire : "guerre de position/guerre de mouvement",  "intellectuel organique", "question du sud", "conformisme social", "état long", "césarisme", "crise d'autorité" et "américanisme et fordisme".

Giaime Pala considère que toute bonne lecture de Gramsci repose sur la lecture complète de 20 Cahiers, publication qui n’est intervenue qu’en 1962 grâce à Togliatti. Les éditions thématiques à partir des Cahiers ne permettent pas de saisir l’ensemble de la pensée de l’auteur.

Par ailleurs l’auteur insiste encore sur la vision globale au sujet des mots de Gramsci. « Par un exemple, l'important dans le mot «hégémonie», c'est le raisonnement politique qui le sous-tend, pas le mot lui-même. Et le raisonnement lui-même est le fruit d'un renouvellement suggestif de la tradition marxiste. »

De même la notion de classe ouvrière n’st pas utilisée dans les Cahiers car il préfère la notion de « classe subalterne ». Classe ouvrière enferme trop la classe dans sa condition socio-économique et masque la condition politique de classe subalterne sur le plan culturel.

Dans le droit fil de cette question je retiens cette observation de Giaime Pala :

« Cette petite différence sémantique [entre bon sens et sens commun] a stimulé la réflexion de nombreux critiques de la culture, dont Gramsci, qui leur a donné un sens particulier. Selon lui, les classes subalternes ont leur propre «sens commun», c'est-à-dire une vision du monde multiforme non homogène dérivée ‒ sous des formes élémentaires et folkloriques ‒ des courants philosophiques de leur époque. Ce bon sens n'est pas toujours négatif, puisqu'il peut même devenir un facteur de mobilisation politique (pensez à la "sagesse populaire" qui se heurte parfois aux décisions injustes que prend un gouvernement), mais il est toujours insuffisant pour donner vie à un changement social authentique. Si les subalternes voulaient parvenir à des formes de civilisation plus justes et plus avancées, ils devaient aller au-delà du bon sens et développer une vision du monde plus sophistiquée et conforme à la réalité. En bref, ils devaient approcher le "bon sens", que Gramsci identifiait comme une attitude philosophique (et non folklorique) envers la vie. Il va sans dire que l'intellectuel sarde voyait dans le marxisme la base de cette nouvelle attitude. »

Je donne l’entretien (dix pages) en entier mais en espagnol.

J-P Damaggio

Entrevista_a_Giaime_Pala_sobre_su_libro_La_fuerza_y_el_consenso

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