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Vie de La Brochure
30 septembre 2022

Mélenchon et l’Italie de de Magistris

luigi de magistris 2

Cet article du Point relate le bref passage de Mélenchon à Rome pour soutenir l’Union Populaire. Le dernier message est une formule classique. Mais cette Union populaire, même sans combiner, a été détruite. La bataille fut serrée pour Unione popolare con de Magistris. En Ombrie elle n’a pas réussi à arriver devant le PCI (oui il existe toujours dans certains régions) et même pas devant Italia sovrana e popolare. Dans cette région très à gauche le PCI arrive à 1,38% juste devant Italia sovrana 1,37%, et de Magistris arrive à 1,25% ! La batille des 1% a été rude ! C’est vrai, dans la région de Florence de Magistris arrive en tête de ces petits partis avec 2,2% (mais le PCI n’était pas présent !). Oui mais 0,9% en Sicile 2. Les résultats par circonscription sont disponibles ici. J-P Damaggio

P.S. Pour la photo j'ai repris celle de l'Humanité qui comme Mélenchon soutenait de Magistris avec en titre ce propos de de Magistris : « Nous sommes l’unique force de gauche en Italie ». J'aurais voulu reprendre l'entretien mais il n'est pas accessible gratuitement.

 En Italie, Jean-Luc Mélenchon au secours de la gauche radicale

À trois semaines des élections nationales, le leader des Insoumis était en visite à Rome pour soutenir la liste de gauche de l’Union populaire, au plus bas dans les sondages.

 De notre correspondant à Rome, Quentin Raverdy

« Je ne pouvais pas rester dans mon lit alors que vous affrontez les fascistes», a declaré Jean-Luc Melenchon.

Publié le 08/09/2022 à 12h16

Sur la place des Consuls, à Don Bosco, petit quartier de la périphérie de l'est-romain, les militants de l'Union populaire (UP) sont à pied d'œuvre. À l'ombre de grands arbres, on a sorti les chaises, déployé les drapeaux et déroulé les affiches de campagnes : tout doit être prêt pour accueillir l'invité de marque de l'alliance des forces de la gauche radicale italienne. Même le lieu du meeting (à deux cents mètres d'une base militaire affiliée à l'Otan) n'est pas laissé au hasard, dit-on. À 17 h 45 ce mercredi, avec un peu de retard, sûrement dû aux méandres du trafic romain, Jean-Luc Mélenchon, chemise blanche et lunettes de soleil, fait enfin son entrée, tout sourire. Face au silence révérencieux de ses hôtes, le patron de La France insoumise demande : « Alors, vous ne criez pas ? » Et de chauffer la foule au cri de « résistance », le poing levé. En un clin d'œil, voilà l'assemblée romaine conquise.

Auprès de ses camarades italiens, le politicien français regrette de ne pas arriver revêtu du costume de président ou de Premier ministre de la république voisine. Qu'importe, Luigi de Magistris, tête de liste de l'Union populaire, est aux anges. « Je suis très content que Mélenchon, avec courage, ait décidé de soutenir cette force nouvellement née », salue l'ancien maire de Naples. Un coup de pouce plus que salutaire d'un poids lourd de la gauche européenne alors qu'à moins de trois semaines des élections nationales, les alliés italiens du leader LFI sont dans le dur. À peine plus de 1 % dans les sondages : à des années-lumière de la course folle en haut de tableau entre les Frères d'Italie (droite postfasciste) et le Parti démocrate (centre gauche). « Je m'en fous, balaye l'ex-député de Marseille, je ne pouvais pas rester dans mon lit alors que vous affrontez les fascistes. »

Si entre Jean-Luc Mélenchon et la sociale démocratie italienne (accusée dans le Bel Paese d'avoir abandonné la question des classes populaires au profit de la droite) la rupture politique est consommée de longue date, avec la gauche radicale, l'amitié, elle, résiste aux années. En 2018, le député français prenait ainsi déjà la pause dans le bureau du maire de Magistris, saluant alors la bataille pour l'eau publique de l'édile de Naples. La même année, à l'heure des élections législatives, Jean-Luc Mélenchon apportait également son soutien infaillible aux candidats du parti Potere al popolo, formation aujourd'hui au cœur de l'Union populaire. Une proximité à tous les étages et jusque dans les lignes des tracts électoraux. « Je ne vais pas vous dire pourquoi votre programme est le meilleur. C'est le même que le mien », résume ainsi devant les militants de l'UP le politicien français. Un agenda de type « Robin des bois », définit de son côté le candidat de Magistris : introduction du salaire minimum, embauche massive dans la fonction publique, retraite à 60 ans, nationalisation du secteur énergétique, loi sur la fin de vie, légalisation du cannabis, lutte contre l'évasion fiscale ou encore la fin des livraisons d'armes à l'Ukraine.

Cap à gauche pour Conte

Lors de son passage en terres romaines, Jean-Luc Mélenchon ne devrait en revanche pas s'afficher aux côtés de l'ancien président du Conseil, Giuseppe Conte. Pas une rencontre officielle, pas une photo au programme avec le leader du Mouvement 5 étoiles (ex-force antisystème), « snobé » par le triple candidat à la présidentielle, analyse la presse transalpine. En pleine course électorale, Conte devra pour l'heure se contenter de l'embarrassant soutien de l'ancien locataire de la Maison-Blanche Donald Trump : un sérieux revers pour celui qui se serait bien vu endosser le rôle de « Mélenchon italien », affirment ainsi plusieurs plumes médiatiques de la péninsule.

Et pour cause, son parti enfin débarrassé de sa frange «modérée» (incarnée par l'actuel ministre des Affaires étrangères, Luigi di Maio), Giuseppe Conte a fait le choix de mettre le cap à gauche toute pour les législatives. Avec, au cœur de son programme, la défense bec et ongles du revenu de citoyenneté, mis en place sous son exécutif. Objectif de la manœuvre : recoller les morceaux avec le Mouvement 5 étoiles progressiste et ferrailleur d'antan et tenter ainsi de reconquérir les électeurs de la première heure ayant porté le parti en tête du scrutin en 2018. Une méthode qui semble en partie porter ses fruits au vu des derniers bons sondages (autour des 12 % des intentions de vote) dont est crédité aujourd'hui le Mouvement 5 étoiles. De quoi inquiéter les électeurs de l'Union populaire : « Avec son nouveau discours, Giuseppe Conte a réussi à convaincre beaucoup d'amis de gauche », constate ainsi Emanuele, présent au meeting du leader Insoumis ce mercredi. Chez les unionistes, certains craignent l'effet « vote utile » à gauche, au soir du dépouillement.

Difficile pourtant dans les rangs de la gauche radicale italienne d'oublier les multiples « changements de casaques » de « ceux qui avaient promis de tout changer », rappelle Giuliano Granato, candidat de l'Union populaire. En moins de quatre ans, les antisystèmes du Mouvement 5 étoiles ont accepté de gouverner tour à tour aux côtés de la Ligue de Salvini (souscrivant, notamment, à ses décrets migratoires), de l'ennemi juré du PD, puis sous les ordres de l'ex-gouverneur de la BCE, Mario Draghi. Sans jamais nommer directement le Mouvement 5 étoiles, Jean-Luc Mélenchon met cependant en garde ses alliés italiens contre la tentation des « alliances tordues et des combines pourries ». Le leader LFI prévient : « Si vous combinez, vous reculerez, vous serez détruits. Et ce sera bien fait ! »

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