Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
3 novembre 2022

Baru Bardella l’Italie et Castelsarrasin

Baru

Baru est un auteur de BD qui vient de publier le tome 3 de sa série Bella Ciao. Fils d’un Italien ayant travaillé dans la sidérurgie lorraine, il était invité hier soir à l’émission 28 minutes. Il a prononcé des idées que je défends, mais je vais me limiter à un point que je contexte suite à l’ultime question : « Comment expliquer que des enfants d’immigrés d’hier votent aujourd’hui pour le RN ? »

Il a pris le cas de Bardella voulant devenir le grand chef du RN, et dont il pense que chaque fois qu’il parle il insulte ses ancêtres.

Pendant des décennies j’ai pensé la même chose avec une explication sociologique à la clef : les enfants d’immigrés intégrés aujourd’hui, font aux nouveaux arrivants ce qu’on faisait autrefois à leurs parents. Un peu comme les enfants victimes de violences qui la répercutent ensuite sur leurs propres enfants. Baru dit aussi, et j’en suis d’accord, que les situations sont différentes : hier il y avait du travail et aujourd’hui moins.

 Je ne connais pas exactement le cas Bardella mais j’ai découvert voici peu que beaucoup d’Italiens venus en France étaient des amis de Mussolini que ce dernier choyaient abondamment, comme le confirme le quotidien franco-italien fondé en 1923 et qui dura jusqu’en 1943, L’Italie nouvelle (consultable sur Gallica).

En le consultant j’ai découvert une photo de 1936 présentant les amis de Mussolini de Castelsarrasin. Je n’emploie  pas le mot fascistes qui est mis à toutes les sauces, mais la photo est claire : ils participent à une fête en l’honneur du Duce, et ils n’hésitent pas à se montrer en photo.

6 février 1936

Ils sont 50, dans une commune où il y a environ 150 familles. J’imagine ce nombre : 50 de gauche, 50 apolitiques et 50 dans le camp de Mussolini.

Par tradition familiale je suppose que beaucoup sont restés des personnes aux idées d’extrême-droite et quand je constate qu’à Castelsarrasin il y avait un dénommé Léonardelli, nom lié au dirigeant RN de Toulouse Léonardelli, je me dis que peut-être le jeune continue les idées du grand-père. Si tout est fait pour réduite l’extrême-droite au rejet de l’immigration, ce courant a un projet plus global, la question de l’immigration n’étant qu’une conséquence de son projet, et non pas la base.

Encore une fois je prétends que la gauche s’est trompée au tournant des années 80 et si je critique la gauche ce n’est pas pour célébrer la droite et encore moins l’extrême-droite. Au contraire c’est pour constater que le capitalisme a su contourner la gauche par sa gauche, en réussissant à la renvoyer à droite, fait que l’extrême-droite a pris en main pour combler le vide laissé par la gauche ! Et je n’évoque pas le seul cas français mais bien la gauche planétaire (chaque situation ayant ses particularités) ! Mais comment le capitalisme a pu contourner la gauche par sa gauche ? Je renvoie aux travaux de Michel Clouscard et d’autres, ou à la chute de l’URSS.

Et pour en revenir à Baru, hormis la dernière question, son propos global (comme celui de Maghid Cherfi) est de nature à remettre l’émancipation sur ses pieds, et il me faudra y revenir. J-P Damaggio

Publicité
Publicité
Commentaires
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 024 065
Publicité