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Vie de La Brochure
21 novembre 2022

André Tabarly et le sous-réalisme

Qu’on le veuille ou non, toute vie est d’abord un rapport à la réalité. Y compris pour ceux qui fuient la réalité et dont je comprends souvent qu’ils soient si nombreux !

Avec la première guerre mondiale pour survivre à l’horreur (qui n’a jamais été égalée dans le monde), humains et artistes ont tenté de célébrer l’absurde, d’où le dadaïsme. Le temps du romantisme avait été déjà plusieurs fois massacré même si, moi-même comme d’autres, nous pouvons encore nous en servir pour soigner des plaies.

La célébration de l’absurde (qui sera toujours présente) ne pouvait durer surtout qu’une révolution en Russie ouvrait un horizon et ce fut donc la révolution surréaliste. Comme toute révolution elle va très vite se fracturer car cette fuite devant le réel (tel est le surréel) n’était que prétentions d’intellectuels se croyant encore au centre du monde (un vestige du romantisme).

Voilà comment j’en suis arrivé à penser avec d’autres, que le réel est d’abord sous le réel, comme la vie de l’arbre est d’abord dans ses racines et comme la vie de l’humain est d’abord dans son animalité. Le surréalisme a parfois été amené à se poser cette question avec l’écriture automatique… mais paradoxe, c’était pour là aussi fuir le réel (ou pour le mépriser au profit de la supposée grandeur du rêve).

Bref, depuis 1985 je travaille à écrire Quelques thèses sur le sous-réalisme dont je sais qu’elles ne seront jamais achevées.

Les hasards de la vie - en lisant le livre de François Ruffin offert par mes enfants - m’ont renvoyé à un texte sur ce complice des temps anciens que fut André Tabarly. Deux instits trop vite décédés me hantent et bizarrerie de l’histoire ils portent le même prénom : André Caylus et André Tabarly.

Je n’ai pu être présent au décès du premier mais au décès du second ils furent peut-être 1000 à être sortis de l’anonymat pour venir honorer leur ami. Ils sont à mes yeux un des symboles du sous-réalisme. Ils sont la preuve que loin des stars (surprenant homonyme de tsars) ils sont la vie, je veux dire ils sont la réalité. Comme quand les gilets jaunes ont occupé les ronds-points (je ne parle pas de ceux qui sont allés à Paris). Avant-hier en Tarn-et-Garonne certains gilets jaunes ont voulu fêter l’anniversaire et ce fut l’échec, non parce qu’ils n’existent plus, non parce que les problèmes n’existent plus, mais pour les invisibles, l’histoire ne se répète pas. On ne transplante pas un bel arbre sauf chez les surréalistes !

André Tabarly avait tout d’une star mais il avait aussi tout d’un invisible. Et j’écris ce texte car je sais à présent que son fils, (plus que lui encore !), appartient à ce monde que j’appelle sous-réaliste, le seul à pouvoir nous apporter quelques espoirs. J-P Damaggio

P.S. Il est évident que Patrick Tort que je viens d’évoquer appartient lui aussi à ce même monde.

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