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Vie de La Brochure
12 décembre 2022

Comment ils nous ont volé le football

Ruffin foot

Je me suis réabonné à Fakir car, Noël oblige, ils offraient ce tout petit livre dont je savais que c’était un très beau grand livre.

Petit par le format, 160 pages, trois heures pour s’y plonger, et que du beau monde à l’arrivée et surtout tant de rires et de larmes.

A nous voler que le football, ça ne serait pas si grave, mais la démonstration est claire, ce vol est le symptôme de tant d’autres ! Jusqu’à nous voler nous-mêmes !

Le sous-titre est précieux : la mondialisation racontée par le ballon.

Le peuple a été volé de toutes ses joies, de toutes ses qualités, de tous ses arts en bref de sa culture. Il fallait le laisser nu… pour le dépouiller.

Mais le comment a son importance !

Jusqu’à la Coupe du Monde de 1966 les Anglais faisaient la loi de manière incroyable : sans foi ni loi ! Et là je trouve le cas d’un journaliste génial, le cas de journaux géniaux qui avaient nom « Miroir du ceci ou de cela » : François Thébaud que j’ai célébré quand j’ai parlé rugby.

Mais le Brésil prendra sa revanche quand en 1974 Joao Havelange prendra la direction de la fameuse FIFA. Le Sud qui prend sa revanche sur le Nord… pour permettre le développement du foot-business. On quitte la politique pour l’économie…

Voilà pourquoi le livre a eu le Prix lycéen du Livre d’économie.

Une stratégie qui va devenir la règle : quand la gauche croit gagner… elle perd !

«Je suis là pour vendre un produit appelé football». Et les deux premiers sponsors seront Adidas et Coca Cola.

Avant des grands gestes comme celui du Chilien Carlos Caszely qui a fui Pinochet, qui a toujours dit le mal qu’il pensait de lui, et au moment du fameux référendum de 1988, il a enregistré un clip avec sa mère qui a secoué le pays.

Tout n’est pas noir mais le devient de plus en plus ! Surtout avec l’âge de la télé, celui des droits de retransmission. Voici peu j’ai perdu l’accès à certaines chaînes le temps d’une négociation avec TF1 pour la retransmission de l’actuelle Coupe du Monde.

Marx a pensé que les ouvriers étaient sans patrie. C’est aujourd’hui le fait des joueurs de foot, des mercenaires qui se vendent au plus offrant et au début on s’étonne et puis on s’habitue ! Le capitalisme est devenu sans patrie, il est l’internationale du fric. Viendra l’heure du dopage au moment où la triche est de rigueur.

Et la pub partout….

Il m’arriva d’être sidéré aux Amériques par la pub inscrite sur l’écran télé pendant les matchs, à la moindre pause, pour célébrer chaque but…

Si l’univers de la pub a affiché son pouvoir sur la société, c’est bien en lien avec le foot puis avec le sport en général.

Le livre fourmille de données très précises et de lumières qui ne le sont pas moins : tout n’est pas noir, des luttes existent à Manchester ou ailleurs.

Et à la fin on comprend encore mieux le maillot que Ruffin a mis à l’Assemblée le 7 décembre 2017. Ce n’était pas n’importe quel maillot, vraiment pas n’importe quel maillot, et l’histoire est trop bien racontée pour que je la résume. Puisqu’une citation de Gramsci ouvre le livre je vais la reprendre. JPD

«L’erreur de l’intellectuel consiste à croire qu’on peut savoir sans comprendre et surtout sans sentir et sans être passionné (non seulement du savoir en soi, mais de l’objet du savoir), c’est-à-dire à croire que l’intellectuel peut être un véritable intellectuel (et pas simplement un pédant) s’il est distinct et détaché du peuple-nation, s'il ne sent pas les passions élémentaires du peuple, les comprenant, les expliquant et les justifiant dans la situation historique déterminée. [...] On ne fait pas de politique-histoire sans cette passion, c'est-à-dire sans cette connexion sentimentale entre intellectuels et peuple-nation.»

Antonio Gramsci, Cahiers de prison

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