Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
17 janvier 2023

Olympe de Gouges en 1896

Ce texte fait référence à une étude de M. Peyre que je connais pas, et à un texte d'Auguste Pouvillon que je ne connais pas non plus. Marcel Séméziès était un personnage particulier, poète, rentier, un anarchiste de droite ai-je envie d'écrire. J-P Damaggio.

 

Académie de Montauban Marcel SÉMÊZIES 15 juin 1896

Le même reproche ne saurait être adressé au deuxième envoi de M. Peyre. Avec son étude sur Olympe de Gouges, il rentre tout-à-fait dans le sujet. Vous savez tous qui fut Olympe de Gouges, et vous, Messieurs les Anciens de l’Académie, vous le savez d’autant mieux que vous devez vous souvenir d’une belle étude faite autrefois sur elle par l’un des nôtres aujourd’hui disparu, M. Auguste Pouvillon, le père de notre éminent confrère. Ce sont là peut-être choses bien vieilles pour la plupart d’entre vous, mais j’entends encore la voix un peu railleuse de ce fin lettré nous lisant, ici même, ces deux jolies choses : Olympe de Gouges et L’Epitre à un jeune Poète. Le jeune poète d’alors n’était autre que son fils, aujourd’hui célèbre. Ah ! Messieurs, comme le temps marche, court, vole! Pour un rien, je me croirais presque le contemporain de la belle Olympe elle-même. Sans doute, vous vous rappelez les aventures de cette jolie fille, qui fut avant tout une exaltée, et que M. Auguste Pouvillon, s’il m’en souvient bien, appelait « une belle guerrière. » Belle? Oui. Guerrière? Oui encore, puisqu’on l’appela aussi la «générale des tricoteuses.» Généreuse? Certes oui, car, dans l’affolement de son existence, elle montra de la bonté et de la grandeur d’âme, et sut mourir très dignement de la main même de ceux qu’elle avait d’abord encouragés et suivis. Non, Olympe de Gouges ne fut certainement pas banale et restera comme une figure intéressante de ces sanglantes heures; mais de là à en faire une Muse et une Gloire il y a loin, et en cela je ne partage pas l'avis de M. Peyre. Je confesse n’avoir lu d’Olympe de Gouges qu’une seule pièce, qui me parut un chaos d’absurdités. Le Général Dumouriez à Bruxelles. Je m’en suis tenu là, et j’avoue me rapprocher plus volontiers de M Henri Baudrillart, qui, dans son beau livre, Du luxe sous la Révolution, l’appelle « une pythonisse enthousiaste, » et conte que, ne doutant de rien, elle écrivait ceci sur elle-même : « On ne m’a rien appris, je ne connais pas les principes du français, je dicte avec mon âme, et le cachet du génie est dans toutes mes productions.» Arrêtons-nous sur ce cri de fatuité, qui juge définitivement la belle Olympe, au moins comme auteur.

Publicité
Publicité
Commentaires
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 023 858
Publicité