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Vie de La Brochure
21 mai 2023

3 Galice : San Andrés de Teixido

teixido

Il y a cinquante ans dans une librairie de Cedeiras j’ai acheté un livre de 265 pages sur le sanctuaire de San Andrés de Teixido. Par quel mystère ? Peut-être parce que j’ai trouvé surprenant qu’on puisse écrire un tel ouvrage sur une église perdue en pleine nature ? Peut-être parce que ce livre était un raccourci de l’histoire de la Galice ? Toujours est-il de la lecture je suis passé à l’acte en décidant avec ma compagne d’alors d’aller visiter le lieu. Le livre est doté d’une carte qui indique les chemins à suivre.

Le souvenir m’en est resté dans les moindres détails car s’il a suffi de faire une dizaine de kilomètres en voiture, ce fut par une route non asphaltée à travers les forêts où il n’aurait pas été prudent de tomber en panne. Donc à petite vitesse nous avons traversé les eucalyptus et tout d’un coup nous sommes arrivés face à la mer. Logiquement c’est une route en bord de mer qui aurait dû nous conduire en un lieu pareil. J’en conviens tout de suite les lieux religieux sont le plus souvent installés en des paysages magnifiques.

La route s’est donc arrêté à ce point de vue, le sanctuaire était en contrebas. Je n’ai pas voulu descendre par un modeste sentier jusqu’à l’église ce qui était idiot vu le chemin parcouru donc seule ma compagne d’alors a fait cet effort.

san andrès

Ce lieu fut un point de repère religieux que le christianisme a récupéré. Les traces de préhistoire y sont manifestes. Il a fait rêver des érudits locaux voyant dans l’étymologie une présence grecque. Plus scientifiquement l’auteur du livre, Rafael Usero indique : freixo (frêne) a donné freixido comme carballo (chêne) a donné carballido.

 

Cinquante après, comme toute l’Espagne, le lieu a profondément changé. Une route magnifiquement asphaltée, en arrivant un magnifique parking, et le sanctuaire est devenu en plus d’un pèlerinage religieux un pèlerinage touristique. Même le Guide vert français incite à ce pèlerinage en rappelant le proverbe inévitable : « celui qui de son vivant ne s’est pas rendu à San Andrés de Teixido s’y rendra près sa mort sous la forme d’un insecte. » Il y a des variantes sur la résurrection possible : l’insecte peut devenir un serpent.

En fait il ne s’agit pas d’un proverbe mais d’une variation autour d’un mot de Jésus à saint André qui, étant pêcheur, fut invité à s’arrêter en ce lieu perdu. Saint-André n’en avait pas l’intention et Saint-Pierre se moquait de lui. Mais pour le consoler, Jésus lui précisa qu’il aurait beaucoup de visites et ce fut le cas. 

martin sarmiento

J'ai retenu la référence très ancienne (1980) au bénédictin Martin Sarmiento, polygraphe, historien, critique qui est passé par Teixido en 1754.

Après San Andrès en continuant la route qui n’est plus une impasse, nous avons improvisé un lieu de pique-nique face à la mer, après avoir traversé des brouillards dans les hauteurs où trônent quelques éoliennes (la construction de parc d’éoliennes a contribué à l’ouverture de routes). Les falaises sont magnifiques et nous renvoient en Bretagne.

 La Galice est une fin de terre et à ce titre nous renvoie, en effet, à la Bretagne, par la musique populaire, par les dolmens et par la ferveur religieuse. Par des origines celtes. Avec une différence, l’intérieur des terres est parfois plus montagneux et donc moins apte à l’agriculture. Il existe une différence énorme entre le bord de mer si fortement peuplé et l’intérieur beaucoup plus vide.

la vache

L’élevage y est important et le lieu donne envie de tomber amoureux des vaches qui y vivent en liberté. Existe-t-il une histoire mondiale des vaches ? Que serait devenue l’histoire des humains sans leur lait ? 

 

 

 

 

 

sarmiento martin

 

 

Le hasard a voulu qu’en 1995 je tombe que la présentation d’un livre de Mayra Montero. Native de Cuba cette écrivaine avait une grand-mère de San Andrés de Teixido où elle passait chaque année ses fins d’été. De ce fait, bien que Cubaine vivant à Porto Rico et écrivant sur Haïti, elle parle galicien et reconnaît que si elle est marquée par le vodou, elle le doit aux mystères ressentis en ce coin d’Espagne.

 De Galice à Cuba et Cuba comme symbole des Antilles avec Haïti porteur de toute cette symbolique, voilà un voyage classique en Galice. J-P Damaggio

 

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