Jaurès par Jean Claude Drouot

Pendant une semaine à Avignon nous habitons généralement près de la Place des Carmes et de ce fait nous utilisons beaucoup la rue de la Campane où se trouve le siège de la CGT. J‘y ai croisé Jean Claude Drouot et c’est ensuite que j’ai compris pourquoi. Pendant le Festival une salle de la CGT est dédiée au théâtre (6 spectacles) et il y jouait Jaurès. Alors pour la première fois avec Marie-France nous avons ajouté ce lieu à la liste de nos visites.

En fait l’acteur lit, tout en jouant, ou joue, tout en lisant. Il est seul sur scène et est l’auteur de la mise en scène. Une table, une chaise.

Il a voulu donner vie à quelques textes classiques du grand socialiste. Le discours à la jeunesse, la lettre aux instituteurs, une lettre à un ami suite à la mort de son père, un texte sur les ouvriers, et avant le coup de pistolet final, un texte sur la paix.

Jaurès avait raison : la guerre qui s’annonçait a bien été une vaste boucherie. Jaurès a eu tort : il était impossible d’empêcher cette guerre. Depuis, nous savons que la crainte des boucheries n’arrête pas les maîtres de la guerre !

Nous savons aussi que parmi les victimes annoncées il s’en trouve qui acceptent leur triste sort.

Bien d’autres spectacles mettent face à face deux personnages (Danton face à Robespierre, Camus face à Maria Casarès etc.) mais là nous avons Jaurès seul face à l’histoire. Pour le faire plus grand qu’il n’était ? Peut-être un spectacle avec Jaurès face à son frère ?

Le rapport à Jaurès est souvent un rapport sentimental car il a été assassiné. Le rapport à Jules Guesde est plus flou et il n’apparaît dans aucune pièce de théâtre.

Par la suite dans la même rue de la Campane nous croisons Kad Merad et Claude Lelouch qui entrent dans le bistrot du coin. Nous apprenons aujourd’hui qu’ils tournent un film dont une scène se passe dans le théâtre de la CGT. Lelouch a voulu tourner en plein festival pour capter l'énergie qui se dégage des lieux.

Il m'est arrivé de dialoguer avec Bernanrd Lelouch qui était inspecteur d'académie à Montauban et dont je garde un grand souvenir, surtout quand il imitait Baylet pour se moquer de lui. La Dépêche du 15 octobre 1998 le présentait ainsi sans imaginer la suite (il est parti à la reraite en 2013 après être passé comme inspecteur à Avignon) : 

"Méditerranéen dont il a gardé l'éloquence et la chaleur du verbe, Bernard Lelouch, âgé de 50-ans est marié et père de deux enfants. Admis en 1965 au concours d'entrée à l'école normale de Paris-Auteuil, il a reçu une formation d'instituteur puis de professeur de collège. De 1967 à 1976, il excerce dans six établissements de l'académie tout en poursuivant des études supérieures de philo à la Sorbonne. Agrégé, il enseigne la philosophie en lycée jusqu'en 1978 puis au centre national de formation de professeurs de Montlignon (Val d'Oise). Reçu au concours de recrutement des inspecteurs départementaux de l'EN en 1981, il obtient son premier poste dans le Val d'Oise en 1982. En 1985, il gagne ensuite son midi natal comme inspecteur-professeur de philo à l'EN de Perpignan puis inspecteur de circonscription à Nimes avant d'être nommé adjoint à l'inspecteur d'académie du Gard ; un poste qu'il occupe jusqu'en 1994. Il est désigné par le Recteur comme membre du comité académique de lettres- latin et du conseil académique de langues et cultures régionales. En 1994, il est nommé inspecteur d'académie adjoint des Alpes Maritimes. Ces quatre dernières années lui permettent d'approfondir sa connaissance active des zones d'éducation prioritaires et de la politique de la ville. Responsable départemental des zones d'éducation prioritaires (ZEP), il est également chargé par le Préfet de contribuer à l'élaboration et au suivi des des politiques interinstitutionnelles, en particulier les politiques urbaines et de développement social des quartiers."

On le disait frère de Claude Lelouch mais sans vérification. La fiche wikipédia du cinéaste rappelle qu'il est né en 1937 à Paris d'un père juif algérien. Bernard Lelouch est né en 1947-1948 et il s'en trouve un né à Alger.

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