Bruniquel, Keck, Offenbach

Jean-Christophe Keck est l'invariable chef d'orchestre du Festival Offenbach de Bruniquel. Sur son facebook si amusant je découvre un journal que je ne connaissais pas avec en couveture un dessin de Gill que par contre je connais très bien. Un dessin au sujet de Barbe-Bleue l'opérette jouée cette année.

Le 8 mai 1885 Le Don Quichotte annonce ainsi le décès de Gill :

ANDRÉ GILL La mort physique est enfin venue délivrer le pauvre Gill de cette autre mort plus affreuse, la mort intellectuelle, qui le tenait depuis plusieurs années enfermé dans une maison de fous. Cela date déjà d’une semaine, et il n’en faut pas tant pour qu'un événement tombe dans l’oubli. Mais le Don Quichotte se doit de saluer une dernière fois, avec une profonde tristesse, un des artistes qui se sont affirmés avec le plus de vigueur, de talent et de personnalité dans l’art de la caricature. Sous les appréciations consacrées par la presse à André Gill, il m’a semblé trouver en général une maigre part de justice. On a plutôt cherché à restreindre la place de ce maître crayonneur qu’à l’exagérer. On n’a pas fait assez ressortir quelle touche magistrale, étonnante de hardiesse, était mise au service d’un esprit chercheur et mordant. On a trop voulu établir enfin que Gill n’a brillé qu’au second rang, alors que son œuvre de journaliste doit le mettre au premier. C’en est fait, maintenant. La terre s’est refermée sur le corps du malheureux artiste, quelle a été trop lente à réclamer. Mais André Gill laisse un monument admirable, qui s’appelle la Lune , L’Eclipse et la Lune Rousse. C’est par là que vivra dans l’histoire de l’art cette belle intelligence obscurcie en pleine sève. Ch. Gilbert-Martin.

Je n'ai pas retrouvé le n° du journal en question sinon j'aurais repris l'article. Je suis bien sûr totalement d'accord avec le texte de Gilbert-Martin et la postérité rend Gill encore plus présent. Ami de Léon Cladel celui-ci a expliqué la dite folie. Pendant la semaine sanglanrte de 1871 ils étaient cachés dans une cave d'où ils pouvaient voir la rue où des soldats faisaient tomber la baïonnette sur les yeux des blessés afin de  les crever ! L'horreur !

Le spectacle de Barbe-Bleue est splendide. J-P Damaggio

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