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Vie de La Brochure
29 août 2023

Voici cinquante ans : la place des individus dans l’histoire (15)

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Le cas chilien repose ce dilemne classique : l’histoire est-elle l’histoire des rapports sociaux où les individus comptent si peu, ou des individus jouent-ils à eux seuls des rôles plus forts que les rapports sociaux ? Allende est le produit de toute une histoire, mais cette histoire n’aurait pas été la même sans l’intervention personnelle d’Allende. Et la même chose pour Pinochet !

Staline est le produit de l’histoire russe et cependant il a donné une forme personnelle à l’histoire de l’URSS. Et Mussolini, et Hitler….

Du temps des rois le rôle des individus était le fait du prince.

Avec les républiques le rôle des individus est à la fois marginalisé et sublimé. Marginalisé quand il faut d’abord être un élu ! Sublimé car ensuite la victoire électorale vaut monarchie… Les Amériques ont très vite tout fait pour marginaliser le dictateur en puissance afin que le système prime sur l’individu. L’individu prime quand il peut rester très longtemps au pouvoir et qu’il crée son propre système en lieu et place du système général.

Avec Allende on a la figure d’un homme dont finalement la grandeur tient à son pouvoir éphémère, et donc à sa mort, en martyr. D’où la question sur la figure des martyrs qui est en partie une question religieuse. On célèbre un homme qui en fait, a échoué ! C’est là la verre à moitié vide. Mais s’il a échoué c’est qu’il a proposé de belles choses. C’est là le verre à moitié plein.

Allende est-il un parent de Jaurès ? ou de Zapata au Mexique ?

Existe-t-il une liste des martyrs à travers le monde ?

J’ai ramené du Chili un livre de mémoires de son secrétaire privé Ozren Agnic, un Chilien croate (l'actuel président Boric est d'origine croate et l'opposant D.C. à Allende en 1970 l'était aussi). C’est un livre extrêmement émouvant. Publié en 2008, il balaie toute l’histoire jusqu’au jour J (el dia D en espagnol). Ce jour là, il avait rendez-vous avec Allende à la Moneda à 10 heures, il a été réveillé à 9 heures par son chauffeur (il était arrivé à 5 h du matin à Santiago suite à un dur voyage à partir de Concepcion)  qui lui cria « c’est la révolution ». Son retard l'a sauvé. Et quand je lis ce livre je constate que tous les journalistes restent à la superficie de la réalité. Mais aucun risque, il ne sera jamais traduit ! J-P Damaggio

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