Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
5 novembre 2023

Olympe de Gouges à l'Assemblée nationale

statue d'Olympe

A la recherche de l'actualité d'Olympe je tombe sur ce souvenir que je pense n'avoir pas évoqué. Que ce soit par l'intermédiaire du Figaro est accidentel. JPD

Olympe de Gouges statufiée à l'Assemblée nationale

Par Elena Scappaticci

Publié le 20/10/2016 à 14:25,

Guillotinée pendant la Terreur, la pionnière du féminisme est aujourd'hui célébrée. Son buste a été installé ce mercredi 20 octobre au palais Bourbon. Elle est la première femme à figurer ainsi dans l'hémicycle.

À défaut du Panthéon, ce sera l'Assemblée nationale pour la flamboyante Olympe de Gouges. En 2013, le collectif «Osez le féminisme», soutenu dans sa démarche par Anne Hidalgo (alors candidate à la Mairie de Paris) tente de faire entrer l'illustre féministe au sein du grand mausolée de la République. Peine perdue! Ce sont finalement quatre résistants qui sont choisis par le Président de la République François Hollande pour rejoindre en mai 2015 Victor Hugo, Voltaire ou Jean-Jacques Rousseau au Panthéon.

Mais les féministes tiennent cette fois leur revanche avec l'entrée du buste de la révolutionnaire ce 20 octobre à l'Assemblée nationale. Une première pour une femme. Jusqu'alors, la présence du beau sexe n'était tolérée que sous forme d'allégories sur les murs du Palais Bourbon...

Il faut dire qu'Olympe de Gouges n'a pas démérité. Comme le rappelait récemment dans sa remarquable biographie l'historien Olivier Blanc (Olympe de Gouges - Des droits de la femme à la guillotine, aux éditions Tallandier), on aurait tort de réduire la révolutionnaire à sa fameuse «Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne» (1791). Si elle s'efforça pendant toute la période révolutionnaire de dénoncer le vide politique créé autour de la condition féminine, Olympe de Gouges n'a jamais été le bas-bleu hystérique décrit pendant longtemps par ses nombreux contempteurs. Féministe, oui, mais droit de l'hommiste, surtout, et notamment pionnière dans la défense de la cause des Noirs.

« Ce sexe autrefois méprisable et respecté est devenu, depuis la Révolution, respectable et méprisé. »

Olympe de Gouges, à propos des femmes

Elle paiera d'ailleurs de sa vie son engagement en faveur de la préservation des libertés individuelles. En pleine période de Terreur, Robespierre supportera mal d'être taxé de «criminel» par la jeune femme. Elle sera guillotinée pour girondisme le 3 novembre 1793, à l'âge de 45 ans.

La courte existence d'Olympe de Gouges synthétise à elle seule les divers engagements de la militante révolutionnaire. Au sein d'une société dominée par le patriarcat et marquée par le phallocentrisme, la petite-bourgeoise de Montauban, devenue veuve très tôt, refuse de se remarier, pour garder sa liberté. Elle monte à Paris, s'essaye à l'écriture théâtrale, mais n'est guère douée pour l'exercice. Son talent éclate dans la polémique, lorsqu'elle prend fait et cause pour les minorités silencieuses. Sur les rapports hommes-femmes qui ordonnent la société issue de 1789, elle écrira ainsi avec une terrible lucidité: «Ce sexe autrefois méprisable et respecté est devenu, depuis la Révolution, respectable et méprisé.»

Du sexisme ordinaire au Palais Bourbon

On espère que la présence de l'illustre égérie inspirera les députés de l'Assemblée, dont le comportement à l'égard de leurs collègues féminines fait actuellement l'objet de vives polémiques. En témoigne notamment le blog lancé il y a quelques jours par plusieurs collaboratrices parlementaires pour dénoncer les propos sexistes tenus dans l'hémicycle. À lire les témoignages recueillis sur un site, Olympe de Gouges aurait de quoi se retourner plusieurs fois dans sa tombe.

On y apprend notamment que la révolutionnaire elle-même aurait fait les frais de la verve graveleuse d'un politique. Lors de l'inauguration du buste de la féministe mercredi, un conseiller très haut placé aurait ainsi déclaré: «Il paraît qu'il va y avoir du sein nu ? Oh alors j'y vais, je me dépêche.» Rien de nouveau sous le plafond de l'hémicycle.

Publicité
Publicité
Commentaires
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 024 123
Publicité