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Vie de La Brochure
6 novembre 2023

Natacha Polony à J-CL Michéa

J’ai déjà évoqué l’émission de France Inter dont je reprends cette question auquel Michéa n’a pas eu le temps de répondre car Thomas Snégaroff tenait à parler de la gauche…. JPD

 

Natacha Polony : Vous parliez tout à l’heure de garde fous [dans son village Michéa découvre des gardes fous au capitalisme comme la capacité au don] il me semble qu’au cœur de votre pensée il y a l’expression de Georges Orwell, la commun decency la décence des gens ordinaires, ce garde fou qui permet selon vous de mettre à distance l’ensemble des effets du capitalisme, à ceci près que je me souviens d’avoir lu au bas d’une page de vos livres ce questionnement, est-ce que finalement ça va perdurer et est-ce qu’on n’est pas dans ce moment de bascule où peut-être que ça risque de disparaître, or j’ai tendance à penser que l’effet des smarphones de tik tok d’instagram ect. c’est justement ce risque de faire disparaître la commun de decency, la sociologie dont vous parlez est-ce que même dans la ruralité profonde dont vous parlez elle n’est pas petit à petit en train de disparaître dans les jeunes générations ?

Jean-Claude Michéa : C’est tout le problème, J’ai cité à nouveau dans le live un auteur anarchiste espagnol que j’adore et que je citais déjà dans l’enseignement de l’ignorance, Miguel Amoros qui dit que le capitalisme ne produit pas simplement des conditions insupportables, il produit aussi des hommes capables de les supporter,  j’ai écrit l’enseignement de l’ignorance parce que je disais, attention, à quels enfants allons nous laisser le monde, selon la formule de Jaime Semprun, c’est là le problème parce que le capitalisme cette base dont je parle si cette base était toujours tranquille en place et peu importe les mondes qu’on construit dessus, parce que l’habitant de base qui est capable de réparer de ses mains, de produite sa nourriture etc. ça ne bougera jamais, on pourrait être optimiste, il suffirait d’attendre et quand le monde construit sur cette base se détruirait on pourrait construire un nouveau monde - changer de monde, la base doit changer le monde – sauf que puisqu’encore une fois le capitalisme à la différence de tous les systèmes antérieurs sa base est révolutionnaire alors que celle des anciennes sociétés qui étaient hiérarchiques étaient conservatrices, Marx, il le dit dans le capital et on ne peut pas comprendre le capitalisme autrement que comme une dynamique, plus il développe ses métastases, le capitalisme des années 50 est selon moi plus vivable sur le plan psychologique, anthropologique, que celui d’aujourd’hui, qui le sera beaucoup moins que celui dans vingt ans, quand on vous dit que dans 30 ans 70% des objets qui nous serons devenus indispensables n’ont même pas encore été imaginés ou inventés, il faut préparer notre future dépendance à des objets dont nous n’avons même pas idée, c’est quand même quelque chose de relativement fou. Il faudrait ce que Virilio appelle un remord préventif pour empêcher d’aller dans cette direction..

Thomas Snégaroff : En 2013 vous avez déclaré j’ai rompu avec la gauche….

P.S. A la formule classique : quel monde allons nous laisser à nos enfants, là aussi Michéa inverse la problématique : à quels enfants allons nous laisser le monde

 

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