Ultime photo d'André Marty
Depuis trois semaines, André Marty a pris sa retraite politique à Cattlar, petit village des Pyrénées-Orientales, dans la maison de M. et Mme Villa, amis de son frère, le docteur Jean Marty. Portant le béret noir des Catalans, le vieux chef communiste promène les enfants et les neveux de ses hôtes. Marty se lève tôt. Il va souvent à pied jusqu’à Prades, chercher les journaux de Paris. Mais il n’entre jamais au café. Ses distractions favorites : la cueillette des fleurs et la pèche à la truite. C’est souvent lui qui va faire, le panier au bras, le marché de toute la maison. La cellule du parti communiste de Prades a reçu de Paris sa consigne : « Défiez-vous de Marty, le policier.» Mais c’est un vieil homme las qui parcourt les collines à quelques kilomètres de cette Espagne brûlante où se déroula, il y a quinze ans, le chapitre le plus violent de sa carrière.
Reportage Philippe Giacobbi-Michel Descamps