Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vie de La Brochure
8 mars 2015

Tarn et Garonne : laboratoire de l'apolitisme

Jean-Michel Baylet est arrivé au pouvoir du Conseil général du Tarn et Garonne (1985) suite à une guerre au couteau avec le PS en 1982. Pour battre le PS il lui fallait des soutiens à droite tout en redevenant ministre de Mitterrand en 1988. C'est ainsi qu'à partir de cette date est revenue au CG du Tarn et Garonne la "religion" de l'unanimité. D'autant que cette année là le conseiller général communiste était éliminé par une manœuvre qui, sur le coup, avait uni PRG et PS. Donc qu'on soit de droite, du centre, PS, PRG ou autre, pas question de chercher des alternatives à la politique de JMB, elle était merveilleuse.

Un trouble-fête est cependant arrivé dans l'hémicycle qui ne pouvait être récupéré dans l'unanimisme ambiant pour deux raisons : il était le fils de son père adversaire déterminé du PRG et il avait réussi à faire perdre le bras droit de Baylet, Yvon Colin.

On aurait pu penser que la lutte de François Bonhomme allait ébranler un peu les autres membres de droite du CG mais non, ils ont continué pour diverses raisons de soutenir JMB.

Un des exemples que je connais bien s'appelle Jean-Paul Albert maire de droite de Monclar qui, du temps où il était dans l'opposition contre la figure radicale qu'était Roger Rignac, n'avait pas de mots assez durs contre le système Baylet… auquel il s'est rallié dès qu'il est devenu khalife à la place du khalife.

Ainsi est née l'habitude du travail en commun entre UMP, PS, PRG.

Mais voilà qu'il faut des binômes aujourd'hui, donc les installés doivent chercher des élues non installées.

Et on assiste alors à un imbroglio dont le système politique local ne pourra se relever.

Le maire sans étiquette de Castelsarrasin prenant comme suppléant le maire de Lavilledieu non pour son étiquette (UMP) mais parce qu'il est maire de la ville la plus importante du canton après la sous-préfecture. Le maire socialiste de Villebrumier prenant comme binôme l'adjointe au maire de Labastide St Pierre lui-même candidat sous les couleurs de l'UMP (un explication précise a été donnée par un commentaire). Une conseillère municipale de Bioule aux côtés du sans étiquette le maire de Nègrepelisse, contre la première adjointe du même village avec l'élu PS de Caussade. Le premier ajoint de Bressols candidat UMP et une autre adjointe suppléante pour le PS-PRG ! etc...

 La commission permanente sortante du CG (son gouvernement) est à l'image de cette confusion PRG-PS-UDI-UMP.

Mais au fait, pourquoi se soucier des étiquettes : la bonne politique n'est-ce pas prendre les plus capables dans chaque parti ? Mais qui décide alors du nom des plus capables ? JMB ?

 Dans cette commission permanente on y trouve Guy Hebral candidat suppléant d'Yvon Colin adversaire n°1 de Baylet ou J-P Albert suppléant de Becq UMP qui lui aussi devient un adversaire de JMB.

Preuve que la diversité d'opinion était de mise à la direction du CG ?

Preuve surtout, vu l'unanimité toujours célébrée, que les arrangements en famille ne pouvaient qu'être la règle !

A force de vouloir rogner les ailes du PS, le PRG a préparé l'arrivée de la droite. Il a lui-même scié la branche sur laquelle il était assis.

 Sauf que, tout ce que je viens d'écrire est devenu sans importance pour la grande majorité des électeurs qui en a déduit que voter ne servait à rien, ou que, pour rendre le bulletin utile, il fallait voter FN.

 Toute la complaisance connue dans ce département envers le système Baylet (pour espérer en récupérer des miettes) explique-t-elle qu'en Midi-Pyrénées, le Tarn-et-Garonne soit le plus favorable au FN ? Si le système a des conséquences, il ne faut pas non plus noircir le tableau plus qu'il ne le mérite. En Lot-et-Garonne il n'y a pas le même système et le vote FN est le plus fort d'Aquitaine.

A suivre le 22 mars. JPD

Publicité
Publicité
Commentaires
V
Le vote unanime n'est pas choquant en soi s'il est l'aboutissement d'une concertation poussée afin de permettre le rapprochement des avis de chacun. Si 'le système Baylet' est tant décrié, ce n'est peut être pas ce principe qui prévaut au sein de l'assemblée départementale sortante... Mais au-delà d'un personnage autocrate qui exercerait un potentat, existe, d'une part, le suivisme des élus qui se satisfont volontiers des propositions du 'chef' et, d'autre part, la logique des institutions qui, à chaque échelon, du sommet de l’État à la commune, favorise le présidentialisme... <br /> <br /> Notre société souffre d'un grave déficit de démocratie, par manque de concertation approfondie, non seulement entre membres d'une assemblée élue, mais avec les citoyens... En attestent le vote bafoué sur la Constitution européenne, les oppositions qui surgissent à Notre Dame des Landes ou à Sivens ou encore les décisions municipales prises en catimini...<br /> <br /> Pour imposer la parité des sexes et en même temps le pluralisme politique au sein du Conseil départemental, il suffisait de considérer le département comme une seule circonscription et d'appliquer la proportionnelle avec obligation de listes mixtes, comme aux municipales ou aux européennes. <br /> <br /> Mais cela ne peut convenir à ceux qui se vantent allègrement que notre pays appartient au camp de la démocratie, alors que le taux d'abstention bat tous les records. Leur système institutionnel confisque le pouvoir au peuple au profit d'une oligarchie sortie de même moule, celui de la grande finance et de l'ENA, qui mène une politique semblable, l'important étant d'occuper la place pour garder les privilèges et non pas de réformer en faveur des gens...
Répondre
Vie de La Brochure
Publicité
Archives
Newsletter
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 1 023 769
Publicité