Toulouse et les départementales

Sur le plan politique la ville de Toulouse est depuis longtemps un sismographe qui permet de bien saisir les évolutions. La victoire de Moudenc en 2014 y est symbolique de la défaite de la gauche alors qu’à Paris le PS a réussi à sauver son poste.

Les originalités y sont nombreuses en lien avec l’actualité récente.

1 ) Un PCF toujours prêts à faire alliance avec le PS dès le premier tour comme aux municipales de 2014.

2 ) Donc un fort courant contestataire avec les communistes unitaires qui avaient bénéficiés de l’appui de l’ancienne secrétaire fédérale du PCF.

3 ) La crise du NPA y a été la plus forte avec Myriam Martin créant la GA (Gauche anticapitaliste).

4 ) La Nouvelle Donne a également eu des relais importants dans la ville où Larouturou y a depuis longtemos des défenseurs.

5 ) Le Parti de Gauche peu soucieux d’union avec le PS a eu du mal à s’entendre avec le PCF. Dès 2011 une candidature PG a affronté une candidature PCF dans un canton (le PG faisant mieux que le PCF).

6 ) Depuis 2009, François Simon a rejoint EELV après les échecs partiels de l’Alternative en Midi Pyrénées (AMP).

 Quelle traduction dans les élections départementales sur la ville ? J’ai déjà évoqué la question et la campagne électorale a confirmé le constat fait au début. La GA qui s’est fondu dans Ensemble ! avec les communistes unitaires a donc choisi de rejoindre le PCF suivant une directive nationale.

Le PG, les Verts et Nouvelle Donne ont de leur côté constitué l’autre pôle de rassemblement sous le nom d’Alternative citoyenne. Une fois de plus, le point qui fait division est le rapport aux questions écolos. Sur Toulouse ce fut toute l’histoire de l’AMP qui a toujours trouvé contre elle la NPA de Myriam Martin avec qui pourtant l’alliance aurait dû être évidente puisque l’AMP se distinguait par un refus d’alliance avec le PS-PCF.

 Mais il est facile de noter qu’en 2015 Ensemble préfère l’alliance avec le PCF qui un avant était sur la liste PS dès le premier tour que Alternative citoyenne car la LCR d’hier et le PCF participent de cette culture où l’écologie n’est qu’une question de décor dans la société. La mode écolo impose quelques références mais pas une prise en compte approfondie de la question, le capitalisme vert pouvant servir de justification à cette attitude.

 Or, contre toutes les écologies de droite qui peuvent sévir au sein des Verts, la pierre angulaire d’une reconstruction du courant progressiste passe par une prise en compte majeure de la crise écologique et ce point ne date pas d’aujourd’hui mais des années 70. La fracture est entre productivisme et anti-productivisme. Le Tout LGV est une de branches du productivisme. Le train n’est pas écolo en soi mais écolo suivant les cas et le TGV sur LGV est le contraire de l’écologie ! C’est ainsi que Ensemble ! en Tarn-et-Garonne, tout comme le NPA ont pu sous pression des associations prendre des positions anti LGV qui ne sont cependant pas arrivées jusqu’à Toulouse !

 En conséquence il devient facile de comprendre que l’Alternative citoyenne est un vecteur possible pour une même union aux élections régionales (et peut-être nationalement) alors que côté PCF il faudra choisir entre union avec le PS dès le premier tour ou liste autonome avec Ensemble !

 Les résultats des départementales à Toulouse seront un test important pour savoir comment les Régionales vont se dérouler dans cette mouvance à la gauche du PS. José Bové, figure régionale, commence à faire entendre sa voix d’opposant à une stratégie Mélenchon-Duflot en lieu et place d’une stratégie Mélenchon-Laurent.

 Pour ma part je me considère écolo depuis les années 1985 grâce à Vincent Labeyrie sans jamais avoir été membre des Verts. Le Parti d Gauche d'abord très rouge a au bout d'un an mis un peu de Vert dans son verre puis ensuite a cru inventer l'éco-socialisme qui mérite d'être encore débattu y compris le terme. A suivre. J-P Damaggio