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Vie de La Brochure
28 juin 2015

Ascaride-Salvayre

ascaride

Théâtre du Capitole. Jeudi 25 juin 2015. Marathon des Mots. Toulouse.

Sur scène Ariane Ascaride actrice et Lydie Salvayre romancière.

L'objet du délit : Pas pleurer. Et le public n'a pas pleuré.

Un roman n'est pas du théâtre en conséquence lire n'est pas simple.

Et lire des extraits d'une œuvre ça complique la tâche.

Qui choisit les extraits : la romancière pour que le sens reste celui qu'elle a voulu donner, ou la lectrice pour les passages qu'elle sent plus digne de passer par l'oral ?

Le roman tient sur quatre pieds mais, pour une lecture d'une heure, trois se doivent d'être escamoté.

Lydie Salvayre viendra en introduction porter quelques instants la voix de Bernanos. Avec force et détermination. Ariane Ascaride lira aussi un passage évoquant la colère du romancier, mais braquera le projecteur sur la fille et son frère. Le quatrième pied, Diego, bien que devenant le mari de la fille, sera oublié.

 Qu'importe ces condition matérielles, de toute façon l'actrice veut emporter le texte comme un morceau de théâtre. Son corps est cloué sur la chaise pour raison de lecture, et pourtant son corps s'échappe de la chaise jusqu'au bout de ses doigts.

 L'acoustique du Capitole n'est pas exactement faite pour une lecture. Nous sommes au deuxième rang pour bien voir Ariane mais parfois il vaut mieux avoir lu le texte pour suivre les envolées d'une lectrice prise par son texte.

 Le plus souvent, parce qu'il s'agit d'une lecture, l'acteur garde une distance avec le texte mais pas cette femme, qui est tous les personnages en même temps. Là, en un instant, le spectateur se demande si le roman n'est pas en train de devenir un film avec une héroïne toute trouvée. Monsieur Guédigian du travail vous attend.

 Lydie Salvayre qui est en coulisse se pose-t-elle la même question ? Craint-elle que les images nées de ses mots deviennent de vraies images ?

 Un film ou une pièce de théâtre ? Je n'ai jamais vu Ariane Ascaride sur scène et je le regrette car elle me semble plus présente, plus vivante qu'au cinéma. Elle sait puiser en elle-même des nuances infinies. Elle en fait même trop pense l'amie avec nous, et c'est vrai. J'ai alors en tête ce gamin de CP qui pour réciter ses poésies en faisait toujours trop, avec le métier en moins. Trop mais de ce fait inoubliable. A suivre. Jean-Paul Damaggio

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