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Vie de La Brochure
20 décembre 2015

Mon XIXe siècle : de Dieu au citoyen

Personnages du XIXe siècle que j'ai étudiés 

Nom

naissance

Décès

fonction

Lieu N

Lieu D

Hippolyte   Détours

1800

1881

Politique

Moissac

Moissac

Mary-Lafon

1810

1884

Ecrivain

Lafrançaise

Montauban

Léon Cladel

1835

1892

Ecrivain

Montauban

Paris

Jules   Momméja

1854

1928

Ecrivain

Caussade

Moissac

Camille   Delthil

1834

1902

Ecrivain

Moissac

Moissac

Emile   Razoua

1830

1878

Politique

Beaumont

Genève

Louis Taupiac

1818

1891

Ecrivain

Beaumont

Castelsarrasin

Jean-André Poumarède

1815

1869

Ingénieur

Réalville

Monteils

Henri   Lapauze

1867

1929

Journaliste

Montauban

Paris

Charles Mazade-Percin

1820

1893

Journaliste

Castelsarrasin

Paris

Charles de Freycinet

1828

1923

Polytechnicien

Foix

Paris

Théodore Despeyrous

1815

1883

Professeur

Beaumont

Faudoas

L’abbé Marcellin

1806

1888

curé

Montauban

Cayrac

Jean-Baptiste Pérès

1752

1840

Religieux

Valence

Agen

Jean-Baptiste   Garrigou

1764

1844

industriel

Montauban

Montauban

Jean   Bousquet

1819

1853

Cabaretier

Bourg de Visa

Jersey

Jacques   Gebelin

1849

1898

Géographe

Réalville

Réalville

Basile Cassaigneau

1821

1904

Médecin

Lamothe-Cu.

Beaumont

A.-Athénaïs Mialaret

1826

1899

institutrice

Montauban

Paris

 Le XIXème siècle est le siècle ou le pouvoir de "droit divin" est devenu, par de nombreuses luttes, de "droit citoyen". Une mutation phénoménale qui a suscité une créativité sans équivalent, sauf peut-être demain, celle qui nous fera à nouveau passer d’un pouvoir de droit citoyen, à un pouvoir de droit divin.

Si le pouvoir ne descendait plus du ciel sur la terre, comment le faire monter de la terre vers le ciel, pour le moins vers le ciel des autorités politiques ? Une seule règle possible, transformer l’éducation, qui, cessant d’être la parole du prêtre montrant le chemin à suivre, devenait la parole de l’instituteur faisant entendre la voix du peuple, le prêtre se limitant au conseil des âmes.

Sauf que l’histoire ne pouvait être aussi simple d’autant que la Troisième République a voulu nous faire croire que c’est avec Jules Ferry qu’est né l’instituteur en question.

En réalité, Guizot et la Monarchie de Juillet seront les premiers à l’installer dans le paysage, après 1830, et il est porteur d’un nouveau type de contradiction : le peuple étant ignorant, comment l’éduquer tout en l’écoutant ? Or l’éduquer a souvent pris le pas sur l’écouter ! Pour de bonnes et auvaises raisons.

La difficulté se doublait d’une autre : comment écouter ceux qui ne veulent rien dire, par ignorance de la langue par exemple ? La tendance «donneur de leçons» ne pouvait que prendre le dessus sur celui de capteur de leçons et la Troisième République a surtout créé l’instituteur donneur de leçons en échange d’un statut beaucoup plus enviable que le précédent. De 1830 à 1880 l’instituteur n’était rien d’autre que citoyen aussi modeste que le paysan son voisin, soumis à tous les aléas de la vie politique. En gagnant en indépendance ils s’éloignaient parfois du peuple.

 Par chance pour le peuple, des membres de l’ancienne classe dirigeante, après avoir admis que le pouvoir de droit divin était néfaste, ont décidé de se mettre au service du peuple sans s’investir dans la mission scolaire, donc en échappant à la contradiction, éduquer ou écouter le peuple !

Cette classe de personnages nobles, bourgeois, parfois curés, parfois médecins, qui ont étudié et travaillé pour le bien de tous, et non pour la nouvelle classe cherchant le pouvoir, la classe capitaliste, sont à mes yeux de puissants révélateurs de ce combat démocratique si glorieux.

Louis Taupiac, celui que j'étudie à présent, en bourgeois aisé et avisé, fait partie de cette série de personnages que je tiens à célébrer. Sans être exhaustif (voir le tableau) j’en cite quelques autres qui ont occupé ma vie :

Mary-Lafon, fils de médecin de Lafrançaise, qui a tant fait pour la langue d’oc, les troubadours, et pour la création d’une rue qui à Montauban porte son nom.

Camille Delthil, rentier moissagais qui avec Pierre Flamens a consacré une énergie méconnue en faveur de cette éducation atypique du peuple.

Le docteur Basile Cassaigneau de Beaumont de Lomagne qui, tout en soignant le peuple, a su l’écouter.

L’entrepreneur Garrigou qui a fondé l’usine à fer de Bruniquel.

Le bourgeois érudit Poumarède, un Réalvillois qui a contribué à la naissance de l’industrie des phosphates.

L’ingénieur de Freycinet en lien avec la voie ferrée Castelsarrasin-Beaumont.

L’abbé Marcelin, curé qui, à courir dans les cours royales d’Europe, a compris que le monde se construirait avec le peuple.

 Parmi tous ces personnages, certains ont puisé leur énergie dans la révolution de 1789 elle-même, mais d’autres, les plus nombreux furent, de différentes manières les enfants de la révolution de 1830. Les enfants de 1848 (le quarante-huitard) furent si longtemps sous le contrôle de l’Empire qu’ils n’apportèrent que très tard, et donc faiblement, leur contribution à la dite démocratie.

Très rarement ils sont morts là où ils sont nés ; le plus souvent ils ont participé aux batailles politiques. Certains chez les démocrates, d’autres non, mais tous avec cette ambition : rendre le peuple apte à se battre pour ses droits. Ceux qui n’étaient pas des démocrates plaidaient pour un catholicisme social. Uneseule femme, l'épouse de Michelet.

Ce travail concernant le Tarn-et-Garonne a son équivalent sans nul doute dans tous les coins de France. J-P Damaggio 

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