Deux paysans face à 1967-1968
Gérard Tartanac (1923-1993) est un paysan de Lomagne, ancien dirigeant syndical. Il décida d’écrire le roman de sa vie en se donnant le nom de Jacques d’abord dans un premier texte Le métayer de Tinturé, puis sur demande d’un éditeur éventuel, toujours à la machine à écrire, il recentra son propos dans Arcs-en-ciel des matinées. La partie concernant son enfance a été publiée.
Je prends ici le moment crucial pour lui de l’année scolaire 1967-1968. De métayer il devient propriétaire (avec les échéances qui s’ensuivent), son fils obtient le baccalauréat. A ce moment là il est encore (jusqu’en 1986) membre du PCF.
Paul Ardouin a écrit ses mémoires (1921- ) est un paysan de la vallée de la Garonne membre du PCF jusque vers les années 1960 quand il passe au PSU pour un temps. Beaucoup plus tard il reviendra au PCF.
Si d’un côté Tartanac décrit avec minutie la grande révolte du 29 octobre 1967, sans rien dire de celle de 1968 (il avait d’autres soucis majeurs), Ardouin est plus équilibré. Dans tous les cas il est facile de constater :
1 ) En 1968 la France n’était pas paisible comme le veut une idée commune.
2 ) Comme pour d’autres en 1967-68 l’agriculture va connaître une cassure qui conduira vers la création du MODEF puis de la Confédération paysanne.
J-P Damaggio