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Vie de La Brochure
7 août 2020

Alexandra David-Neel fille d’un insurgé de 1851

Pourquoi faut-il que le coup d’Etat de 1851 me poursuive autant ? Voilà que je découvre qu’Alexandra David-Neel est née d'un père qui s’est réfugié en Belgique suite au coup d’Etat de décembre 1851 (il est revenu en France en 1859 puis est revenu en Belgique). Elle est la fille unique de Louis David, originaire de Tours, franc-maçon issu d'une famille huguenote, instituteur (qui fut militant républicain lors de la révolution de 1848, et ami du géographe anarchiste Élisée Reclus), et d'Alexandrine Borgmans, une belge catholique ayant des origines scandinaves et sibériennes. Il entre à Paris en 1859, il est déjà marié mais sa fille ne naîtra qu’en 1868. Sa mère veut qu'elle reçoive une éducation catholique, son père la fait secrètement baptiser dans la foi protestante !.

Alexandra se fera surtout la fille du père : elle va devenir franc-maçonne et va rester l’ami d’Elisée Reclus.

Elle est à Bruxelles pour la mort de son père (le 21 décembre 1904) et elle y est encore en août où elle explique ses rapports avec ses parents dans une lettre à son mari. J-P Damaggio

 

Lettre d'Alexandra : Bruxelles, 24 août 1905

[...] De mon séjour ici que te dirai-je ?... Les sentiments « affectueux » que ma mère nourrit à mon égard paraissent s'être encore développés. Je lui suis plus étrangère que jamais et de mon côté je sens que le peu d'attachement que j'avais pu conserver pour elle s'est éteint devant son indifférence méchante. Tout en moi lui déplaît comme tout lui déplaisait en mon père. Je lui ressemble tant ! Je me surprends ici dans ce cadre de vieux meubles où je l'ai vu vivre à répéter des mots, des phrases qu'il disait, des gestes, des attitudes qui étaient siennes. Ma mère sent ces choses plutôt qu'elle ne les analyse consciemment. Je suis la fille de l'homme qu'elle n'a pas aimé, je suis sa fille à lui seul, malgré le sang dont elle m'a faite et le lait dont elle m'a nourrie. Je suis un parasite (tiens, comme mon ténia !) qui a grandi en elle... Voilà, mon ami, ce qui attend les femmes imprudentes pour chercher dans la maternité la consolation d'une union mal assortie.

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