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Vie de La Brochure
23 septembre 2020

Sénatoriales 82 : la parole à la candidate EELV

Le Petit journal publie également le point de vue de la candidate EELV. JPD

Article Petit journal

Bonjour Mme Roblin, en quelques mots, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs qui ne vous connaitraient pas encore?

J'ai 50 ans et j'habite le Tarn et Garonne depuis 15 ans. J'y suis venue de l'Aveyron pour mes études et je ne devais rester qu'un an; je ne suis jamais repartie! Après avoir occupé des postes d'encadrement dans l'industrie, j'accompagne maintenant des dirigeants et leurs équipes dans leur volonté d'humaniser les systèmes et de créer de la performance. Nous travaillons ensemble sur le sens commun pour construire une vision partagée. Cela s'appelle du coaching, de la facilitation.

 Vous serez donc la candidate EELV aux prochaines élections sénatoriales. Qu'est-ce qui a motivé votre choix ?

Mon engagement en politique date d'une rencontre avec un élu alors que représentante des parents d'élèves je lui soumettais une problématique locale. Venue pour avoir un éclairage sur cette préoccupation collective, je suis repartie édifiée par la posture de cette personne qui confondait apparemment "pouvoir pour les administrés ..." et "pouvoir sur les administrés..."! C'est cet épisode qui a été le déclencheur de mon entrée en politique. Dans la foulée, je suis allée à la rencontre des différents candidats pour les élections municipales et j'ai rejoint la liste d'union d'Arnaud Hilion, en tant que représentante de la société civile. Comme beaucoup de personnes, j'ai une conscience écologique qui grandit depuis des années mais j'ai réalisé qu'au-delà d'un engagement individuel, il fallait prendre une dimension politique pour aller plus loin et amorcer des changement collectifs. Persuadée qu'il est urgent de mettre en place de nouvelles pratiques plus en lien avec la réalité et avec les besoins des habitants, j'ai rejoint EELV et les militants du T et G m'ont choisi pour être leur candidate aux sénatoriales.

 Il n'y avait d'alliance possible avec le PS, le PCF voire LFI ?

Pour faire du collectif fort, il faut des individualités fortes. Pendant cette campagne de 10 mois pour les municipales de Montauban, chacun a du faire des compromis, aussi en interne dans ces partis engagés ensemble (avec le PRG, PP, MC, GS et sans LFI). Ce recentrage sur les partis est peut-être nécessaire pour que les militants ayant ressenti, pour certain une perte d'identité dans cette alliance se ressourcent pour mieux revenir dans ce collectif. C'est ce que je souhaite pour les prochaines des échéances électorales.

 C'est une élection qui ne ressemble à aucune autre. Est-ce que EELV peut confirmer aux sénatoriales son succès des municipales ?

Je ne souhaite pas répondre à cette question.

 Jamais un candidat écologiste n'a été élu à de telles fonctions en Tarn-et-Garonne. Vous pensez que c'est le moment ?

C'est toujours le moment de passer à l'action ! La synergie entre les politiques locales et nationales nécessite d'avoir plus que jamais des élus écologistes au Sénat. Alors oui, c'est le moment pour l'écologie en Tarn et Garonne d'être présente au Sénat. J'y défendrai notre département, ses intérêts économiques et sociaux, son industrie, son commerce, ses services publics, son agriculture, la protection de notre environnement et toujours dans le plus grand respect de chacune des parties.

 Vous seriez aussi la première femme élue sénatrice en Tarn-et-Garonne. Il est nécessaire de féminiser ce poste ?

La volonté de féminisation de nos assemblées politiques ne peut être contestée. C'est un changement d'attitude positif étroitement lié malheureusement à la contrainte juridique car des stratégies d'évitements perdurent. La parité progresse et c'est une bonne chose, mais cette progression de la représentation féminine au sein du Sénat ne préjuge en rien des politiques menées, c'est une avancée pour l'égalité des sexes! Au-delà du partage des sièges dans les assemblées, il convient de s'interroger, plus largement, sur le partage effectif du pouvoir de décision. C'est un enjeu essentiel de la démocratie et un gage d'efficacité des assemblées élues. Il s'agit aussi, tout simplement, d'une question de justice.

 Quels sont les principaux projets que vous souhaitez porter?

Face aux difficultés criantes qu'impose aux collectivités locales la baisse des dotations de l'état, je m'impliquerai totalement pour permettre le développement des atouts économiques et écologiques de notre territoire. J'assurerai la représentation des collectivités départementales et je relayerai au niveau national les préoccupations de nos élus locaux. J'agirai dans mon travail parlementaire pour la justice sociale, les solidarités; pour la biodiversité et le climat. L'agriculture me tient particulièrement à cœur et j'encouragerai sa transition écologique. Je me battrai pour une juste rémunération de nos agriculteurs, actifs ou retraités; pour que l'on redonne aux agriculteurs, avec tout le soutien dont ils ont besoin, leurs juste place dans notre société.

 Qu'est-ce qui vous démarque des autres candidats ?

En premier le fait que je suis UNE candidate ! Tous les autre candidats sont ou ont été déjà élus et pour certains depuis longtemps: sénateur, maire, adjoint, conseiller, adjoint municipal, ce n'est pas mon cas et j'ai cet avantage d'incarner dans cette élection, le renouveau et l'alternance nécessaire pour changer dans ce département d'ancestrale pratique politicienne.

 La ruralité est devenue un thème fort de cette campagne. Est-ce compatible avec votre programme ?

C'est plutôt à notre programme de s'adapter pour être compatible avec la ruralité !

 EELV est considéré comme le parti des urbains et des grandes villes. C'est un handicap dans notre département?

Personnellement je ne me reconnais pas dans les élus EELV des grandes villes, j'incarne autre chose car je ne suis pas déconnecté de la réalité de la ruralité. J'ai travaillé étant jeune, en Afrique, sur des projets de développement de l'agriculture et cela a marqué à vie mon ADN. Au final, est ce que nous sommes obligés de vivre une dualité urbains contre ruraux? Pour moi bien sûr, absolument pas !

 La chasse, les retenues d'eau, urbanisme et le mitage du territoire... autant de sujets clivants. Comment les abordez-vous avec les élus?

Pour moi il n'y a pas de sujets clivants, il n'y a que des positions clivantes, je ne suis pas là pour donner des leçons aux élus ! Préserver nos terres agricoles et nos espaces naturels en densifiant les zones déjà construites, c'est nous garantir sur le long terme une qualité de vie. Stopper le mitage du territoire c'est aller vers une Terre qui serait un bien commun pour le bénéfice de tous. L'eau, est l'enjeu majeur de notre avenir bien avant le pétrole. La question de son partage et est de plus en plus à l'origine de conflits. C'est un bien commun, nous devons mobiliser toute notre intelligence collective pour trouver ensemble localement, les solutions. Concernant le sujet de la chasse, il y a des pratiques d'un autre âge qui sont à abolir, des espèces menacées à protéger comme nous l'impose les directives européennes, et les chasseurs majoritairement en conviennent. Ils sont les premiers à constater et à nous alerter sur la dérégulation naturelle des espèces sauvages.

 Comment se déroulent vos rencontres avec les maires ?

Les élus sont curieux de nous rencontrer car ils ont à cœur de se faire une idée sur chacun des candidats pour choisir au mieux leurs représentants. Ils profitent de ce moment privilégié pour partager leurs préoccupations, poser leurs questions, débattre des sujets sensibles ou d'actualité mais aussi nous donner généreusement, des éléments, un éclairage, pour une meilleure compréhension globale des enjeux du territoire. C'est très enrichissant, apprenant et donne encore plus de volonté pour faire entendre leur voix au Sénat!

 Quelles sont les préoccupations qui remontent le plus ?

Les maires, les élus sont des personnes, qui veulent bien faire et ils sont dans "le don de soi". Leurs préoccupations sont de diverses natures suivant les singularités des communes, mais des points communs émergents. Ils souffrent du manque de moyens, du manque de soutien, de devoir faire un devoir de police sans y être formé. Certains aussi se sentent seuls, abandonnés dans un système de plus en plus déshumanisé.

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