Départementales 09 : PS-PRG-PCF
C’est la difficile loi du genre pour un parti : investir des candidats à une élection. Donc, faire des heureux… mais aussi des mécontents. La Parti socialiste en a fait au Parti communiste ce week-end, mais aussi dans son propre camp, au point d’entraîner la démission de 8 militants, dont l’ancien sénateur Alain Duran. Explications.
L’information est arrivée à 16 h 13, hier, sur la boîte mail des rédactions. L’en-tête : "démissions de huit militants de la section de Tarascon" (1). L’expéditeur : le sénateur socialiste de l’Ariège qui avait choisi de ne pas se représenter en septembre 2020 pour une raison personnelle sans lien avec le petit séisme du jour. Et Alain Duran n’y va pas avec le dos de la cuillère contre ses anciens amis, même s’il dit garder ses "convictions socialistes" chevillées au corps.
Le PS de l’Ariège aurait renié l’accord conclu avec le Parti Radical de Gauche qui prévoyait d’attribuer une place de titulaire à un socialiste. Dans le communiqué, il est question "d’un total mépris des militants et d’un abandon coupable des plus élémentaires convictions politiques… Faisant fi du vote des militants, la Fédération socialiste de l’Ariège démontre ainsi sa faiblesse en sacrifiant ses valeurs par un renoncement indigne". La première lame est plus sévère encore en aparté.
La présidente du conseil départemental fait mine de ne pas être touchée par cet épiphénomène, énième rebondissement de ce qu’elle appelle "la guéguerre intestine entre les deux Alain", comprenez l’ancien sénateur et Alain Sutra, maire de Tarascon et père de la candidate PRG investie. "Je préfère m’occuper de la santé des Ariégeois (2). Pour le reste, l’accord avec le PRG me paraissait indispensable et la paix retrouvée dans ce territoire aussi."
Quant à Alain Sutra, qui est aussi à la tête du PRG départemental, il demande ironiquement... "Qui c’est Alain Duran ?", comme si l’ancien sénateur ne pesait déjà plus rien dans le paysage politique départemental.
Il pèse toutefois assez pour amener sept militants à sa suite, dont Michel Alisevich, l’éminence grise de Philippe Pujol à la tête de la communauté de communes. Or, il se murmure que ce dernier pourrait lui aussi être candidat à l’élection départementale. Avec le soutien d’Alain Duran ? Attention à la deuxième lame.
(1) Les militants démissionnaires : Michel Alisevich, Antonio Castellano, Francis Claverie, Fernand Cuminetti, Alain Duran, Jean-Luc Galy, Frédéric Gruart et Isabelle Quenescourt.(2) Avec son confrère des Hautes-Pyrénées, département également concerné par un coup de rabot de l’ARS, elle a tapé du poing sur la table quand la dotation de l’Ariège a été réduite à 5 600 doses de vaccins par semaine, il y a 15 jours. Elle vient d’obtenir qu’elle repasse à 7 040 doses par semaine ce lundi.Faute d'accord avec le PS, le PC cherche des candidats en dernière minute
Bien avant l’annonce de la démission de huit militants du côté de Tarascon, le PS de l’Ariège a dû faire face à la mauvaise humeur du PC pour qui l’accord PS-PC-PRG paraissait acquis il y a encore une semaine. Seulement voilà, ce n’est pas Henri Barrou qui a été choisi pour accompagner Nicole Quillien sur le Mirapicien, mais Alain Toméo. L’ex maire de Léran était "un candidat intéressant" de l’aveu même de Jean-Christophe Bonrepaux. Mais celui qui a succédé à Jean-Jacques Michau à la tête de la communauté de communes a été meilleur tacticien que le communiste en sollicitant le soutien de 31 maires du territoire, dans une pétition adressée au PS. Un "mauvais calcul politique" pour le PC qui était persuadé d'arriver à un accord et a l’impression d’être le dindon de la farce.
Maigre consolation pour Jean Triguero, l'homme fort du PC dans le département, Kamel Chibli, qui avait défendu la candidature Barrou, trouve "regrettable" le choix de sa propre fédération. Une position logique que celle du directeur de campagne de Carole Delga aux régionales puisqu'il a permis au PC d'avoir la 2e place sur la liste départementale en course pour les élections régionales. Un choix validé par la fédération socialiste de l'Ariège a tenu à souligner lundi soir qu'elle ne fermait pas la porte à un accord pour les élections départementales. Il resterait ainsi quelques jours au PC pour accepter deux places de titulaires en Arize Lèze et dans les Portes d'Ariège. Insatisfaisant pour les communistes qui étaient prêts à proposer une candidate pour faire campagne avec Raymond Berdou mais pas à se lancer sur la basse Ariège dans un canton considéré comme "perdu d'avance" face à la droite.
Mirepoix restera donc la pierre d'achoppement de la négociation. Prenant acte de l'absence d'accord pour les élections départementales, le PC a décidé ce lundi présenter ses candidats dans le plus de cantons possibles. Une quête qui s'avère compliquée à quelques jours seulement du dépôt des candidatures. Rappelons en effet que, pour chaque canton, il devra trouver un homme et une femme titulaires plus deux suppléants.