Les Baléares en 1936

J’ai lu tant et plus sur la situation aux Baléares en 1936. En espagnol et catalan. Côté franquiste, côté républicain. J’ai lu aussi tout ce qui s’est écrit en Franc sur les Baléares en 1936. En fait sur deux mois de 1936 : du 16 juillet au 4 septembre !

Côté espagnol j’ai souvent croisé le nom de Fullana et je me suis souvenu que pendant quinze ans je me suis beaucoup activé avec des amis gersois aux noms d’ailleurs, Biro, Falco et Fullana.

Après vérification Jean-Manuel Fullana est bien originaire de Majorque.

Il m’a confirmé ce que j’avais lu par exemple sur le cas de ce pirate du nom de Juan March.

Il m’a précisé que je ne savais pas : les appelés partaient pour Minorque quand les plus hauts gradés étaient à Majorque. En 36 les Appelés ont fait basculer leur île côté républicain et les gradés dans le camp opposé à Majorque.

Mais pourquoi la Minorque républicaine a pu résister jusqu’en 1939 ?

Fullana m’invite à convoquer l’histoire qui confirme le rôle stratégique de cette petite île.

Prise par la Royal Navy en 1708 pendant la guerre de Succession d'Espagne, Minorque devient une possession britannique. Ciutadella perd son statut de capitale de l'île, au profit de Mahón, qui abrite la base navale. Et à partir de là les Britanniques vont s’accrocher à l’île jusqu’en 1802 !

En 1756 les Français l’emporte mais le traité de Paris de 1763 leur rend cette ôle en échange de Belle-Île-en-Mer envahie deux ans plus tôt !

Pendant la guerre d'indépendance des États-Unis, les Britanniques sont défaits une deuxième fois par des forces franco-espagnoles, qui s'emparent de l'île le 5 février 1782.

Ce n’est pas fini : Minorque est récupérée par les Britanniques en 1798 pendant les guerres de la Révolution française mais est finalement définitivement cédée à l'Espagne par le traité d'Amiens en 1802.

En 1936 les fortifications laissées par les Anglais sont encore là.

Bref, Fullana m’envoie cette photo d’un des lieux qui servit de prison à Majorque après le coup d’Etat. Chateau de BEEVER à PALMA. Impressionnant. Jean-Paul Damaggio