Mariage Hugo-Daudet

Je l'avais peut-être su mais je retrouve le fait aujourd'hui et je le reprends. 

Le mariage est civil, Victor Hugo ayant défendu à sa descendance la pratique du mariage religieux (« trop de réclame autour de ce mariage », s'exclame Edmond de Goncourt). Ce mariage fait découvrir à Lon Daudet, de l'intérieur, le monde qui gravite autour du poète national : sa famille et le parti républicain. Le beau-père de son épouse est Édouard Lockroy, homme de gauche, député de 1871 à 1913, ministre de 1886 à 1899. Le couple a un fils, Charles Daudet (1892-1960), mais le ménage n'est pas heureux et, le 21 décembre 1894, Jeanne quitte le domicile conjugal. Le divorce est prononcé l'année suivante. Jeanne Hugo épouse en secondes noces l'explorateur Jean-Baptiste Charcot, puis en troisièmes noces un capitaine grec, Michel Négroponte.

Cette belle cérémonie avait été célébrée le 12 février 1891, à mairie de Passy. Une fête imposante, en même temps qu'un grand événement parisien. Tout ce qui compte dans le monde des lettres, des arts et de la politique assistait à l'union de la petite- fille du poète national avec le fils du grand romancier.

La salle des fêtes de la mairie était somptueusement décorée de fleurs, de feuillages et de tapisseries, et l'orchestre de Lamoureux jouait des morceaux appropriés à la circonstance. Après les formalités légales du mariage, accomplies avec une particulière solennité, M. Jules Simon a adressé aux mariés un discours paternel qui est un chef d'oeuvre d'émotion et de bonne grâce. Notre dessin retrace ce moment de la cérémonie. Le groupe principal représente, Jules Simon, Alphonse Daudet, M.Lockroy et les deux jeunes époux : Léon Daudet radieux de bonheur et de jeunesse, Jeanne Hugo adorable dans sa merveilleuse toilette de satin blanc. Derrière eux se dresse l'estrade du maire, ornée d'un buste de Victor Hugo, le grand aïeul, dont l'ombre auguste semble planer sur toute la fête. A droite et à gauche les invités...

L’Univers illustré

LE MARIAGE HUGO-DAUDET

Le contrat de mariage de Mlle Jeanne Hugo, la petite-fille du grand poète, la petite Jeanne de l'Année terrible et de l'Art d'être grand père, avec M. Léon Daudet, fils de l'illustre romancier Alphonse Daudet, vient d'être signé, et là cérémonie du mariage sera célébrée jeudi, à six heures du soir, à la mairie du XVIe arrondissement, avenue du Trocadéro. Elle aura donc eu lieu la veille du jour où paraîtra ce numéro de notre journal,

Mme Carnot, nous apprend le Figaro, a fait savoir aux fiancés qu'elle tenait à assistera cette cérémonie : la plupart des ministres seront d'ailleurs présents, ainsi que Mme et Melle de Freycinet, Mme Constans, Mme et Melle Yves Guyot, Mme Fallières, Mme Ribot, Mme Etienne, etc., etc. M. Jules Simon prononcera une allocution après le discours du maire.

Dans la salle des fêtes, ornée de fleurs, l'orchestre de M. Lamoureux se fera entendre à différentes reprises. M. Lamoureux a choisi comme programme musical une série de morceaux de l'Arlésienne, une sélection de Ruy Blas de Mendelssohn, et l'hymne à Victor Hugo, de Saint-Saëns, afin de rappeler ainsi quelques-unes des plus belles œuvres du père du marié et du grand-père de la mariée.

Les lettres de part sont envoyées au nom du marié par Mme veuve Allard, sa grand'mère, et par ses père et mère, M. et Mme Alphonse Daudet.

Pour Melle Jeanne Hugo, par son beau-père et par sa mère, M. et Mme Edouard Lockroy.