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Vie de La Brochure
27 février 2022

Valérie Rabault sur l’Humanité

C'est par jeu que je reprends cet article sans intérêt puisqu'il aligne les lieux communs. S'il y a inflation il faut augmenter les salaires ! C'est vrai elle préfère parler de "pouvoir de vivre" que de "pouvoir d'achat" car gagner plus, ce n'est pas forcément acheter plus. Il ne faut pas confondre "la gauche de gouvernement" et l'autre. Mais bon... "Se remettre à créer et produire en France" : c'est à la mode de parler de réindustrialisation mais je ne vois pas comment dans ce système, sauf à passer de la phrase creuse à des propositions concrètes ! Prenons l'industrie textile, comment la faire revenir en France ? JPD 

  L'Humanité février 2022

« Depuis une décennie, nous nous sommes habitués à un monde quasiment sans inflation. Cette situation a implicitement exonéré les gouvernements successifs de se poser la question de l’évolution des salaires, puisque l’absence de hausse des prix préservait globalement le pouvoir d’achat des travailleurs et des retraités.

Le monde qui se dessine depuis quelques semaines est celui du retour de l’inflation avec des prévisions qui évoluent chaque jour à la hausse: ainsi, en janvier, l’inflation annuelle dans la zone euro s’est élevée à 5,1 % ! Certes, la France s’en sort un peu mieux que ses voisins mais, quoi qu’il en soit, une inflation supérieure à 3 % par an, sans évolution corrélée des salaires et des pensions, est dommageable pour le pouvoir de vivre du plus grand nombre. En effet, 3 % d’inflation sur notre structure de consommation actuelle conduit à renchérir le coût de la vie de près de 35 milliards d’euros par an à l’échelle du pays, ou encore de près de 950 euros en moyenne par ménage, ce qui est beaucoup. Qu’elle soit passagère ou durable, cette inflation pose la question des salaires et de la valeur du travail. Or cette valeur est de facto grignotée par l’inflation qui est un mécanisme pernicieux : le salaire a beau être maintenu sur la feuille de paie, la réalité du solde du compte en banque est tout autre puisqu’il faut plus d’argent pour acheter les biens courants. Au final, à salaire égal, le pouvoir de vivre s’étiole. C’est déflagrateur car cela conduit à abîmer l’idée de progrès. La gauche doit casser cette spirale en affirmant la nécessité d’un monde du travail qui paie et qui trace de vraies perspectives d’évolution. Ainsi, en Europe, le chancelier allemand social-démocrate, Olaf Scholz, fait passer le Smic de 9,60 euros à 12 euros de l’heure ; le chef socialiste du gouvernement espagnol a augmenté de 30 % le salaire minimum. Anne Hidalgo a proposé une revalorisation du Smic de 15 % (200 euros par mois) et une conférence générale sur les salaires avec les partenaires sociaux.

Quand on est la gauche de gouvernement qui est celle que je défends, on ne peut pas faire abstraction de la question du financement de ces hausses de salaire en faisant croire que l’argent serait magique. Augmenter le Smic de 15 % représente près de 5,5 milliards d’euros par an pour les personnes qui gagnent le salaire minimum, c’est quasiment l’équivalent de l’ISF, lorsqu’il existait. Ce n’est donc pas insurmontable.

Si l’on veut que la dynamique de pouvoir d’achat bénéficie plus largement et s’inscrive dans la durée, il est indispensable de réussir l’exigence du progrès et de la création de valeur, de se remettre à créer et produire en France, d’arrêter d’être les derniers en Europe pour la place de l'industrie dans notre richesse nationale. Y parvenir, c’est avoir un plan mené et financé par l’État autour de cinq priorités, en plus de l’éducation. Ces priorités sont la santé, l’agriculture, l'énergie, les transports et notre souveraineté numérique. Elles doivent nous mobiliser. Valérie Rabault »

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