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Vie de La Brochure
2 mars 2022

Développement de Toulouse ?

Guima

Voici un long entretien avec le sociologue Michel Grossetti qui va à contre courant. En étant loin de Paris, Toulouse en a tiré quelques bénéfices même si, jusqu’aux années 40, elle a perdu quelques avantages. Pour se développer, plus que d’espérer des forces venues de l’extérieur, les élus devraient s’appuyer sur les forces intérieures, endogènes. Mais le sociologue ne les pointe pas trop. Pour ma part je pense à l’agriculture et à l’industrie de transformation qu’elle devrait susciter depuis des décennies. Pas seulement pour le jus de pomme en circuit court ! Et d’autres aussi. Mais d’où vient cette fascination pour l’espoir venu de Paris, après la dénonciation tout aussi exagérée de la peste venue de Paris ? Comme toujours, du modèle USA, un pays qui a toujours tablé pour son développement, sur l’aspiration des énergies venues d’ailleurs, modèle qui a déjà joué contre la bourgeoisie locale jugeant plus utile d’investir ailleurs que chez elle…  ! Pour moi le modèle pratique a été donné par l’entreprise GUIMA qui s’est développée à partir de l’énergie locale et qui, au moment de vendre, a exigé le maintien de l’usine à Caussade. Mais bon… JPD

 Article de médiacité Toulouse « Toulouse a plutôt bénéficié jusqu’ici de la distance avec Paris »

Toulouse figure parmi les métropoles les plus dynamiques de France, encore cette année, avec Bordeaux, Nantes, Montpellier ou Lyon. Le sociologue Michel Grossetti explore les ressorts de cette attractivité mais pointe aussi les effets pervers de cette croissance démographique et économique. Déconstruisant, au passage, un certain nombre d'idées reçues, autour de la LGV ou des inégalités territoriales notamment.

 Par Adrien Disson -28 février 20220

Révolutionner l'économie et métamorphoser les territoires ? Plusieurs consultants, experts et gourous faisant commerce de la naïveté des responsables politiques le leur promettent régulièrement. Pas Michel Grossetti . Directeur d'études à l'EHESS et professeur de sociologie à l'Université Toulouse Jean-Jaurès, lui les met plutôt en garde contre les généralisations hâtives et simplifications auxquelles il est parfois tentant de se raccrocher… L'universitaire en profite pour battre en brèche quelques idées reçues sur l’attractivité territoriale, le développement des villes petites et moyennes, la métropolisation, la plus-value des infrastructures de transports mais aussi la « rançon » du succès que doivent acquitter les grandes villes, à travers l’exemple de la métropole de Toulouse et de la région Occitanie. Un propos qui détonne.             

Comment s’explique la réussite de la métropole de Toulouse – qui connaît un boom démographique et voit son nombre d’emplois croître régulièrement – par rapport à d’autres grandes villes françaises comme Lille, Nice, Strasbourg ou même Paris ?

Michel Grossetti : Le dynamisme de Toulouse des quarante dernières années, qui ne se dément pas pour l'heure, tient plus à une série de hasards économiques et de loupés politiques qu’à une « recette » facilement transposable. Le système productif toulousain est devenu ce qu’il est grâce à un mélange de choix politiques – locaux et nationaux – plus ou moins aboutis, d’initiatives privées et de contingences historiques. Bien plus, en tout cas, qu’à l’héliotropisme ou à des opérations d’urbanisme, comme on peut l’entendre parfois.

 Pouvez-vous nous citer quelques ingrédients de base de cette attractivité tout de même hors-norme…

Les élus municipaux au pouvoir au début du XXe siècle ont investi pour faire de Toulouse un important pôle de recherche scientifique et technique, pensant jeter les bases d’une industrie chimique et hydroélectrique… qui ne s’est jamais autant développée qu’ils l’auraient souhaité. Une petite menuiserie de Bagnères-de-Bigorre, dirigée par la famille Latécoère, y a installé des usines – sans aucun lien avec cette politique – et eu l’idée de diversifier ses activités autour du ferroviaire puis de l’aéronautique, induisant le développement que l’on connaît aujourd'hui…

Entre les années 1950 et 1970, les services de l’État en région ont repris le flambeau et fait pression pour obtenir la décentralisation de SupAero d’abord, puis d’autres écoles et du CNES enfin. Ces acteurs locaux, politiques mais aussi scientifiques, ont activé leurs réseaux dans la décennie suivante pour favoriser l’implantation d’entreprises comme Alcatel (devenu Thales Alenia Space), Matra (actuel Airbus Defence and Space) ou Motorola. Elles bénéficient toutes, depuis, de la concentration de formations spécialisées leur fournissant une part importante de leurs salariés.

 Faut-il s’inquiéter de la passe actuelle traversée par le secteur aéronautique pour l’avenir de Toulouse ?

On ne peut exclure que le système productif local connaisse des difficultés à court, moyen ou long terme. Comme tous les systèmes économiques, et comme Toulouse en a d’ailleurs fait l’expérience au XVIe siècle avec la disparition de l’activité liée au pastel… Les inquiétudes quant à une possible crise de l’aéronautique semblent néanmoins s’estomper peu à peu, grâce notamment aux difficultés conjoncturelles de Boeing qui font les affaires d'Airbus et de ses nombreux sous-traitants… Mais il n’y a pas besoin d’être devin pour imaginer que le secteur du transport aérien connaîtra probablement des temps difficiles à l’avenir.

 Les collectivités et les services préfectoraux doivent-ils, dans ce contexte, modifier quelques ingrédients à la « non-recette » de l’attractivité toulousaine ?

L’économie locale et le territoire tirent parti depuis le début des années 1980 de ce système productif. Les activités de conception vers lesquelles est actuellement tournée l’industrie toulousaine pourraient se transposer à des domaines très différents, mais ces secteurs aéronautique ou spatial restent aujourd’hui les débouchés les plus importants. Les membres actuels des élites administratives et politiques continuent bon an mal an à bénéficier du travail de leurs prédécesseurs. Ils n’ont jamais eu à procéder à d’inflexion majeure. Au-delà du fait que le contexte administratif, économique et politique a bien évolué, il leur est peut-être difficile, dès lors, de s’engager dans des changements radicaux…

 Les décideurs locaux ne disposent-ils donc d’aucune marge de manœuvre pour maintenir l’attractivité de Toulouse et espérer conjurer le sort nous promettant un déclin à la Détroit ?

L’histoire ne se répète pas forcément. Ce dont je suis convaincu, c’est qu’on ne consolidera pas l’ancrage de l’industrie aéronautique, spatiale ou pharmaceutique à Toulouse en misant uniquement sur l’«attractivité territoriale ». Les agences de développement économique pensent souvent que des aménagements urbains et le « branding » [politique de marque territoriale, NDLR] susciteraient l’envie chez certains « talents » d’installer leurs activités dans telle ou telle ville « compétitive ». L’effet de ces politiques se révèle, en réalité, très faible.

 L’arrivée annoncée de la LGV, la création de la troisième ligne de métro ou le maintien de la navette aérienne Paris-Toulouse, un temps menacée par la loi Climat, ne sont-elles pas de nature à renforcer l’attractivité du territoire ?

La LGV peut faciliter la vie de cadres faisant des allers-retours réguliers avec la capitale, mais cette infrastructure ne fera pas déferler une vague de Bordelais ou de Parisiens qui créeront ex nihilo du développement économique, de nouveaux emplois et des richesses. Lorsqu’on tire les leçons du succès économique à la toulousaine, on se rend compte que ce genre de commodités n’ont jamais changé quoi que ce soit. On pourrait même soutenir que Toulouse a plutôt bénéficié jusqu'ici de son éloignement de Paris. Non seulement parce que l’État a parfois attribué à cette ville des formes de « compensation », mais aussi parce que les cadres de l’industrie et autres enseignants-chercheurs tendent à résider à proximité de leur lieu de travail. C’est moins le cas des villes situées dans l’orbite de la région parisienne, qui ont plus de difficultés du coup à maintenir leurs activités sur place…

 L’activité culturelle et l’offre de spectacles, le réaménagement hier des bords de Garonne et demain du quartier de Matabiau sont-ils pensés pour les Toulousains déjà présents ou dans cette logique de quête de nouveaux « talents » et de travailleurs « créatifs » supplémentaires ?

Mon propos n’est pas de dissuader les élus d’abandonner tout projet de transformation de l’espace public ou de se désintéresser de politiques culturelles qui profitent au plus grand nombre. Simplement, ces «aménités » ne sont et ne seront pas – ou alors très rarement – à l’origine de l’emménagement d’un chef d’entreprise, des classes créatives, de CSP+, d’investisseurs ou d'entrepreneurs innovants. Au moment de changer de ville, ceux-ci se déterminent davantage en fonction d’opportunités professionnelles ou de la proximité avec leurs réseaux amicaux et familiaux que des opérations de séduction montées par les collectivités locales… La seule utilité de ces politiques d’attractivité réside peut-être dans leur capacité à éviter que les personnes déjà installées ne partent ailleurs. À défaut d’attirer des populations extérieures, une ville offrant un cadre de vie agréable incite les ménages – nés sur place ou tout juste arrivés d’autres régions françaises ou de l’étranger – à y rester plutôt qu’à partir. Tandis qu’une ville avec des services publics de propreté ou de transports dysfonctionnels, qui connaît d’importants problèmes en matière d’offre d’éducation et de santé, peut vite être considérée, a contrario, comme répulsive.

 Que conseilleriez-vous alors aux élus toulousains ?

De s’assurer avant tout du bon fonctionnement des services urbains, ainsi que du taux de satisfaction de la population, tous profils confondus, à l’égard des systèmes culturel, éducatif, sanitaire, de mobilités ou encore de petite enfance. Lorsque les élus rendent service à la population dans son ensemble, ils rendent service à l’économie locale ! De ce point de vue, il serait pertinent de jeter un coup d’œil au maillage de l’aire urbaine toulousaine par le réseau de transports en commun, ainsi qu’au projet de RER métropolitain …  Investir l’argent public dans toutes ces politiques du quotidien, bénéficiant au plus grand nombre, sera toujours plus rentable que se payer une campagne de « marketing territorial » à destination de publics préalablement triés sur le volet ou l’embellissement du seul centre-ville. Lorsque des municipalités se préoccupent prioritairement de deux ou trois quartiers censés être appréciés par les classes créatives, elles le font au détriment d’autres investissements publics, par un simple jeu de vases communicants.

 Comment expliquez-vous que la trajectoire de développement de Toulouse soit remise en cause… par une partie des Toulousains eux-mêmes ?

En dépit de la réussite économique subsistent, malheureusement, des poches de pauvreté et des quartiers en déshérence au beau milieu de la ville. Sans forcément comparer Bellefontaine ou La Reynerie aux quartiers Nord de Marseille, ces disparités de niveaux de vie peuvent questionner certains citoyens qui se rendent bien compte que les politiques d’attractivité accentuent la ségrégation sociospatiale plus qu’autre chose…  Cette exaspération provient sans doute aussi de maux qui n’ont rien de spécifiques à Toulouse, comme la spéculation immobilière dans le centre-ville, qui fait flamber les prix du logement et fuir les classes populaires et moyennes dans les lotissements de la deuxième ou troisième couronnes.

 Soit le fameux « revers de la médaille » qui se cache derrière le tableau idyllique de la métropolisation…

La concentration d’atouts culturels, économiques, politiques ou scientifiques alimente la croissance démographique et économique de Toulouse, mais aussi la dispersion de l’habitat et des zones d’emplois toujours plus loin en périphérie. Cet étalement urbain pose à son tour des problèmes de développement d’une alternative à la voiture, d’engorgement du trafic automobile directement lié à cette offre de transports en commun largement insuffisante si l’on compare à celle proposée à Lyon, Marseille ou Paris, donc de pollution atmosphérique affectant principalement – comble de l’inégalité – les habitants des quartiers les plus pauvres. Ces "externalités négatives" sont le lot commun de la plupart des grandes villes, me direz-vous. Mais elles se révèlent d’autant plus prégnantes à Toulouse qu’il s’agit d’une des agglomérations les plus étalées de France. Et qui continue de s’étaler ! Pour répondre à votre question, la faible densité de Toulouse – qui peut être vue comme un facteur de sa qualité de vie – a aussi une face plus sombre.           

 L’attractivité rime-t-elle forcément avec artificialisation des sols, congestion automobile et ségrégation ? Les Montpelliérains, par exemple, qui ont vu leur ville passer du statut de « belle endormie » à «surdouée» en une trentaine d’années sous le règne de Georges Frêche, n’ont-ils pas une connotation moins négative de cette notion ?

La communication très active de la municipalité, à l’époque de M. Frêche qui s’appuyait beaucoup sur des publicitaires et fut une sorte de pionnier du « marketing territorial », était en décalage vis-à-vis de la prospérité réelle du territoire. Il faudrait étudier la chose de plus près, mais la croissance démographique considérable de Montpellier me semble toujours aussi déconnectée, aujourd’hui, de son dynamisme économique. Cette ville universitaire historique, dont les points forts se situent depuis très longtemps du côté de la médecine et de l’agronomie, n’a jamais disposé d’une industrie en rapport avec ce potentiel.

Montpellier fait partie des plus grands pôles de recherche français, tout juste en deçà de Toulouse, mais ses laboratoires entretiennent beaucoup plus de liens avec des entreprises parisiennes que ceux des autres grandes villes scientifiques. Et je doute que cette « attractivité » résulte des politiques urbaines ou des transformations opérées par des architectes renommés tels Ricardo Bofill. Ces aménagements ont probablement eu pour effet principal d’attirer l’attention des médias et des pouvoirs centraux.

 Et dans le reste de l’Occitanie ? La polarisation de l’emploi et des richesses à Montpellier et Toulouse n'aggrave-t-elle pas les fractures sociales et territoriales ?

L'image d'un îlot de prospérité, deux si on y ajoute Montpellier, au beau milieu d'une région désindustrialisée et de territoires paupérisés n’est pas exacte. Dans l'ouest de l'Occitanie, que je connais mieux, la « fontaine » toulousaine ne « ruisselle » certes pas de façon abondante sur les villes moyennes comme Auch, Foix ou Montauban mais elle n’assèche pas trop ses voisines non plus…

 Ne pourrait-on pas imaginer des formes de coopération territoriale afin que le surplus toulousain comble davantage les manques ariégeois, gersois, lotois ou tarnais ?

Bien sûr que si ! Et tant qu’à envisager de planifier la métropolisation et mieux répartir les zones d’activités et de logement, on pourrait déconcentrer l’offre d'enseignement supérieur qui est un facteur extrêmement important du développement économique. Hormis l’énorme pôle toulousain et l’institut Champollion à Albi, il y a peu d’antennes universitaires, de départements d’IUT ou même de sections de techniciens supérieurs dans l’ouest de l’Occitanie. Ce ne serait pas la panacée pour autant : on aurait toujours des villes qui marchent et d’autres plus vulnérables. Il n’y a pas de recette établie en matière de développement économique local, comme je l’évoquais pour le cas de Toulouse. Mais, faute de débouchés post-bac permettant de retenir leurs plus jeunes habitants, nombre de villes petites ou moyennes risquent de voir leurs difficultés s’aggraver le développement économique"

 Après les métropoles, des maires de villes petites ou moyennes se convertissent-ils à leur tour à ce «mythe » de l’attractivité territoriale ?

Si. La future A69 censée relier Castres à Toulouse rentre parfaitement dans ce cadre. Les dirigeants de la chambre consulaire et élus locaux se raccrochent à l’idée qu’il existerait une corrélation entre l’aménagement de zones commerciales, les infrastructures de transport et la prospérité économique. Sur le plan résidentiel, nombre de maires de la région font des pieds et des mains pour accueillir des ingénieurs toulousains, censés venir rénover une maison avec piscine ou emménager dans un écoquartier flambant neuf et télétravailler. De la même façon, les élus de Limoges espèrent que leur ville se développera grâce à l’installation de cadres parisiens censés faire croître l’économie locale. D’autres attendent qu’un chef d’entreprise s’implante un bon matin dans leurs territoires et crée beaucoup d’emplois pour le plus grand bonheur de leurs électeurs… On peut comprendre que certains maires placent leurs espoirs dans l’arrivée d’entreprises ou d’individus venant de l’extérieur pour impulser un projet de reconquête industrielle ou pour maintenir l’activité industrielle existante. Mais ces élus ont de fortes chances d’être déçus à l’arrivée…

 Ces recettes n'ont-elles jamais eu, à aucun moment, nulle part, de résultats probants ?

Les élus qui croient encore pouvoir ramasser ainsi le jackpot me font penser aux gens qui jouent sans cesse au Loto, en priant pour que le tirage résolve tous leurs problèmes financiers. Si cette stratégie fonctionnait pour sortir de la pauvreté, ça se saurait… Il en va de même pour le développement économique. L’attractivité territoriale, c’est comme le Loto : on sait que chercher à faire venir des « talents » ne marche pas, sauf dans quelques exceptions. On constate aussi que les politiques qui s’y emploient peuvent avoir des effets pervers comme on l’a vu avec l’exemple toulousain. Mais des élus continuent à jouer, sous la pression parfois de leurs propres administrés, auxquels ils peuvent ainsi montrer qu’ils font tout ce qu’ils peuvent…

 Que conseilleriez-vous alors aux maires d’Auch, Cahors, Montauban ou Rodez pour se relancer ?

Plutôt que de tabler sur un hypothétique « exode urbain » en se pliant aux attentes de CSP+ non-originaires du territoire, il serait plus sage de répondre en priorité aux besoins locaux, dans une logique de développement endogène. C’est-à-dire, concrètement, d’accompagner les PME existantes en facilitant leurs projets et en les incitant à coopérer pour monter en gamme ; mais aussi d’améliorer le cadre et les conditions de vie des populations pour éviter qu’elles ne partent ; et de faire « monter en compétences » leur population tout en se préoccupant de l’insertion des demandeurs d’emploi et en adaptant l’offre locale de formation. La liste est longue… Ces politiques alternatives sont peut-être moins « glamour » qu’une publicité dans le métro, mais elles sont nettement plus efficaces que la chasse aux « talents ». Et ce type de développement local ne dissuadera en rien des ménages venus des grandes villes de s’installer, bien au contraire. Si cette prophétie se réalise, il leur faudra alors mettre en place des politiques pour gérer l’évolution de la population locale, adapter l’offre de services publics ainsi que leur efficacité, éviter l’artificialisation des sols ainsi que l’envolée des prix de l’immobilier.

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