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Vie de La Brochure
20 avril 2022

Mélenchon premier ministre ?

Hier soir l’égalité du temps de parole du premier tour étant passé Mélenchon a bénéficié d’une heure sur BFM.

Analyser les résultats :

1-Il lui a manqué 400 000 voix pour éliminer Marine ? Je l’ai écrit Mélenchon ne pouvait pas être au second tour car depuis longtemps, il avait raflé l’essentiel de l’électorat de gauche, sauf que dans la dernière ligne droite les sondages n’ont pas mesuré, comme pour le FN en 2002, qu’il pouvait gagner. Si les sondages lui avaient donné 21% alors Zemmour aurait perdu 3% de plus, son électorat préférant que Marine soit au second tour plutôt que Mélenchon. L'extrême-droite avait plus de réserves que l'union de la gauche.

La leçon de l’élection ce n’est pas qu’il lui a manqué 400 000 voix (de toute façon il ne pouvait pas gagner au second tour) mais que l’extrême-droite continue de marquer des points, surtout là où LFI en perd.

2-Il y aurait trois blocs, il me faut rassembler, dit-il, le 11 millions de voix de mon bloc. Non seulement les 7 millions de voix de Mélenchon ne forment pas un bloc car beaucoup ont voté uniquement pour arrêter Marine, mais y ajouter les voix du PCF, du NPA, du PS et d’EELV est plutôt audacieux ! Or dans son bloc si 7% de son électorat avait voté Marine au second tour de 2017 on passe à 20% au moins en 2022.

3-La question cruciale, bien explicitée par Ruffin, est venue : vous avez gagné dans les cités mais perdu dans les campagnes, comment faire ? Réponse : on va les convaincre. Marine perd dans les métropoles mais gagne dans les campagnes et elle ne se soucie pas de convaincre dans les métropoles. Pour convaincre, encore faut-il avoir des arguments et si Mélenchon en avait en 2017, il en a moins en 2022. Le départ des gilets jaunes en fait la démonstration : la colère des uns ne fut pas la colère des autres, et à s’appuyer sur la colère des uns, on rate celle des autres ! S’appuyer sur le communautarisme est plus facile que de s’appuyer sur un sentiment politique.

4-Vu les résultats l’Union populaire peut gagner les législatives, et l’Assemblée nationale nomme Mélenchon premier ministre.

 Regonfler les soutiens

1-Mélenchon comprend très bien qu’après avoir fait miroiter qu’il pouvait être au second tour, il lui faut un autre objectif audacieux pour éviter l’effet classique : la démobilisation de son électorat aux législatives. Comme en 2017 on va donc avoir aux législatives la tête de Mélenchon dans toutes les circonscriptions et une profession de foi nationale sans lien avec les campagnes locales. C’est une stratégie bonne pour le RN mais pas pour LFI la démonstration a déjà été faite. De 19% en 2017 (le pourcentége phare) il est tombé à 11% aux législatives (le pourcentage oublié et donc non analysé).

2-Par ce discours il infirme le discours précédent qui fait de la 5ème république une monarchie républicaine. De Gaulle, dit Mélenchon, a même prévu ce partage du pouvoir avec l’article 20 ! D’ailleurs par deux fois il y a eu la cohabitation. Mitterrand président a nommé Chirac premier ministre et Chirac président a nommé Jospin premier ministre. Dans l’entretien Mélenchon a évité le mot cohabitation car en effet il est peu apprécié, d’autant qu’il pourrait cohabiter aussi bien avec Macron qu’avec Marine !

3-D’un côté il propose et guise d’alliance de s’unir derrière son panache blanc et de l’autre il vise la majorité à l’assemblée ! Il joue bon prince en rappelant que ce sont les autres partis qui ont dit du mal de lui, alors qu’il est resté unitaire en disant… votez utile ! Il joue audacieux en disant qu’avec 20% il peut avoir la majorité. Il y aura peut-être quelques accords locaux mais déjà c’est mal parti.

4-Faut-il alors cesser de se battre ? Non, mais, pas se battre pour se battre, gagner pour gagner ? Il va répondre : mais il y a le programme… Macron n’a pas réussi à faire baisser l’extrême-droite, mais Mélenchon non plus, et c’est d’abord au changement de stratégie qu’il faut réfléchir, sous peine de constater que les mêmes réflexes conduisent aux mêmes résultats. J’entends ici ou là : refonder la gauche ! Mais la gauche est où, quand deux fois de suite, on a au second tour des partis qui refusent ce clivage ! Un clivage qui a donné auparavant François Hollande ! Je prétends que nous avons beaucoup à apprendre du FN-RN qui a conduit un long combat pour arriver à imprimer sa marque sur le pays. La stratégie de 2017 de Mélenchon était la bonne mais elle aurait supposé un mouvement qui cesse d’être gazeux pour devenir plus solide. Déjà du temps des Alternatifs j’entendais le discours : les partis c’est fini, vive les mouvements. Pendant qu’à gauche on coupait les cheveux en quatre le FN faisait son chemin. Oui la forme ancienne des partis est malade mais par le financement public des partis la politique est mise entre les mains de quelques professionnels, sans avoir à former des éléments des couches populaires. Alors arrivent des explosions comme les gilets jaunes. Après l’imposante grève des cheminots qui n’a abouti à rien, les gilets jaunes ont fait reculer le pouvoir qui, c’est vrai, par la suite a pu reprendre d’une main ce qu’il avait donné de l’autre, faute d’organisation réelle du dit mouvement jaune. Mais bon j’en conviens ce que j’écris n’a aucun intérêt.

J-P Damaggio

 

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