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Vie de La Brochure
29 novembre 2022

Alexis Carrel chez les fascistes

Encore le 20 juillet 1944 une citation du livre d'Alexis Carrel est appelée à la rescousse par l'Action françaisepour inciter à entrer chez les Waffen S.S. :

20 juillet 1944

 

En fait dès 1938 il adhère au parti de Doriot le PPF. Malheureusement il est absent du livre de Philippe Burrin, une étude sur cette dérive fasciste. On n'accède pas au journal de Doriot mais à celui de ses amis algériens comme l'Oranie Populaire du 24 décembre 1938 :

24 décembre 38 PPF Oran

 

Le PPF aime citer les célébrités qui lui servent de cautions.

Je termine par cet article de Léon Daudet  de 1941 qui fait froid dans le dos quand on se souvient que c'est par les restrictions alimentaires que 40 000 personnes des asiles psychiatriques ont été tuées en France entre 1940 et 1945. J-P Damaggio

Action française 20 mars 1941

Les projets du docteur Carrel

ON n'a pas oublié le curieux ouvrage du docteur Carrel intitulé l'Homme, cet Inconnu, où j'avais relevé, à côté d'observations très pertinentes, sur la na ture du quadrupède redressé et doué de la parole, une critique de la démocratie poussée fort loin. Or, ce chercheur vient d'arriver à Vichy avec l'intention d'étudier les effets de la sous-alimentation sur la population française, notamment sur les enfants. Il  a déclaré que ce problème était en liaison directe avec ses travaux antérieurs. Nous le croyons volontiers, le créateur du « jus d'embryon », milieu d'expérience, étant de ces innovateurs comme il y en a trop peu chez nous.

L'alimentation avait attiré l'attention de Berthelot. Je parle du père, de Marcelin Berthelot, qui a laissé une grande trace dans la science contemporaine et qui se suicida, lors de la mort de sa femme, incapable de vivre sans elle. Acte de désespoir qui ouvre des vues sur une nature considérée comme inaccessible à la sensibilité. Nous savons, par le Journal des Goncourt que Berthelot croyait l'alimentation actuelle des humains condamnée à disparaître un jour et à être remplacée par des boulettes chimiques d'une nature spéciale, qui libéreraient le temps perdu du repos, destiné à des recherches plus urgentes. Cette vue de l'esprit était aussi une vue du corps, duquel, selon le vieux savant, on accordait trop de place et qui prenait trop de notre attention et de notre ré flexion pendant notre séjour ici-bas. Lui-même, il est vrai, faisait partie du dîner Magny qui réunissait de célèbres gourmands.

Le régime de nos compatriotes, prisonniers en Allemagne et soumis à un sévère rationnement calculé sur le nombre des calories, donne une actualité particulière aux vues de Berthelot et du docteur Carrel. L'alimentation est en effet des plus importantes dans la vie de l'organisme humain et son abaissement exagéré caractérisé comme «faim lente», est susceptible d'amener des troubles graves. L'absence de vin joue aussi un rôle des plus importants dans la vie rationnée des Français, accoutumés pour la plupart à ce breuvage réconfortant. On connaît l’axiome : « Vinum bonum laetifîcat cor hominum ». Le remplacement du vin par l'alcool a jeté un grand trouble dans l'alimentation des Français et la question des bouilleurs de crû est encore à l'ordre du jour. Reste le problème de l'alimentation carnée, dont la nécessité est combattue par tous les végétariens.

Le champ des constatations du docteur Carrel va donc être très étendu et il ne saurait laisser de côte les conditions morales, car le défaut d'alimentation, comme il arrive chez les animaux, peut activer la férocité. Nous ne sommes pas aussi loin de l'anthropophagie qu'on le croit journellement. Je li sais récemment des récits de famine sous Louis XIV, où l'on voyait des gens de la campagne réunis autour d'une couleuvre qu'ils faisaient griller !... Nécessité n'a pas de loi. La rapidité des transports, la liberté des communications entre habitants de la planète terre ont, dans la plupart des cas, rendu les famines extrêmement rares chez les peuples civilisés. Mais nous ne sommes pas aussi éloignés de la sauvagerie qu'on pourrait le croire et c'est là un sujet de méditation que les hommes raisonnables, s'il en est encore, pourraient proposer à leurs congénères trop disposés à l'oublier. La France, nation tempérée disposant de littoraux poissonneux, au sol particulièrement fécond, est certainement moins exposée que d'autres nations aux horreurs de la famine et aux détresses de la disette. Encore faut-il qu'elle fasse attention à une éventualité capable, par répercussion, de mener à des catastrophes- - Léon DAUDET.

 

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