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Vie de La Brochure
17 avril 2023

Roda-Gil en 2004 à Montauban

Roda Gil Brigiette Malvy

Roda-Gil en 2018

Roda-Gil dessiné par Philippe Guillem

Le camp de Réalville

La Dépêche 27 février 2004

Né à Montauban en 1941, Étienne Roda-Gil est connu par le plus grand nombre comme le parolier de Julien Clerc à Vanessa Paradis, sans oublier Catherine Lara et Barbara. Installé depuis des décennies dans le Ve arrondissement de Paris, dans l’ex-maison des physiciens Pierre et Marie Curie, l’homme, qui demeure très attaché au Sud-Ouest de son enfance, a accepté l’invitation de ses anciens camarades pour participer au festival « Tout feu tout femme ». Amis qui ont connu les mêmes souffrances et la même histoire, celle de la guerre civile espagnole et de l’exil en France.

Qu’est-ce que cela vous fait d’être revenu à Montauban ?

Je ne serais pas venu tout seul. Genre le retour, car je n’aime pas les pèlerinages, alors que revenir pour voir des gens que j’aime, c’est là que se font les vraies histoires.

Que conservez-vous de votre passage dans la cité d’Ingres ?

D’abord, je dois rappeler que mes parents étaient tous deux des combattants républicains espagnols qui ont lutté jusqu’aux dernières heures de la République contre Franco. Ma mère, qui est passée par les camps d’Argelès et de Gurs, a pu, grâce à mon père qui avait été commissaire général, gagner le Tarn-et-Garonne où je suis né. Lui, a ensuite pris le chemin de la clandestinité dans un maquis du coin. J’ai donc passé toute mon enfance à Montauban jusqu’à l’âge de 12 ans. Et je dois dire que je n’ai jamais eu à subir aucun ostracisme de mes petits camarades quercynois. Je parlais d’ailleurs patois !

Et après ?..

Nous sommes partis à Paris. Je, suis entré au lycée Henri-IV où j’ai bossé comme un fou par respect pour mon père qui se levait tous les jours à 4 heures du matin pour travailler dans une usine métallurgique.

Et la guerre d’Algérie ?

J’ai été appelé sous les drapeaux en pleine guerre. Malgré une demande de sursis qui m’a été refusée parce que j’étais considéré comme un apatride, j’ai donc décidé de gagner l’Angleterre. J’ai donc fait partie des 147 insoumis qui étaient contre la guerre d’Algérie. Par chance, j’ai pu m’inscrire à l’université de Londres et donc bénéficier, jusqu’à 24 ans, d’un sursis et éviter l’exil pour des années.

Que conservez-vous de vos engagements à l’ultra-gauche ?

Je suis entré à la Fédération anarchiste internationale (FAI) à l’âge de 18 ans. Mouvement que j’ai quitté en 1962 parce que j’étais contre la lutte armée et les dérives auxquelles elle m’exposait. Je ne renie en rien mon engagement, je suis un antiautoritaire viscéral et je demeure favorable au retour d’une république en Espagne.

Et le show-business ?

Je suis mon propre sponsor, j’ai passé mon temps à lire et à écrire et je dois l’avouer, j’ai un peu de honte sociale d’avoir aussi facilement gagné ma vie en écrivant pour les autres. Je n’ai toutefois pas changé d’amis, ni de fréquentations. Je garde en moi la devise de mes parents : « Ni Dieu, ni maître, exception faite à Antonio Machado (le poète andalou) et Manuel Azana (le dernier président de la République espagnole, décédé et inhumé à Montauban en novembre 1940).»

 Photo : Brigitte Malvy aux côtés de Jean-Michel Baylet, président du Conseil général ont remis la médaille d’honneur du département à Etienne Roda-Gil. Photo ddm, Chantal Longo.

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