Les années 1920 en Tarn-et-Garonne : le Italiens

J’ai déjà évoqué ce livre pour me féliciter de sa publication.

Je m'étais arrêté sur le cas de Laure Girbal.

Je vais m’attarder à présent sur la partie sur l’immigration italienne.

Je me réjouis de ce rappel et je pointe quelques éléments :

-         Ceux qui arrivent ne sont pas tous de pauvres italiens avec les valises vides. Ce point m’est apparu important quand je l’ai découvert pour deux raisons :  le plus souvent il est nié, ce  qui trompe sur la nature de cette immigration.

Encore à Beaumont de Lomagne suite à la projection du film « Interdit aux chiens et aux Italiens » qui reprend le phénomène du pauvre italien, réel mais partiel, j’ai bien compris que je suscitais le scepticisme en rappelant la forte présence de propriétaires dès 1923. Le livre donne des exemples précis qui seront lus par certains comme des exceptions mais qui représentent pour moi 30% de l’immigration à partir du cas italien. Et cette part importante d’Italiens devenant propriétaires facilitent l’intégration et prouvent que c’est une immigration définitive, d’où ma réticence à employer le terme immigration. C'est plutôt... une invasion !

-         Le fait que les enfants à l’école s’intègrent vite et y réussissent bien.

Je l’ai vérifié moi-même et c’est une question : les enfants qui arrivent à 10 ans en France ont-ils bénéficié en Italie d’une belle scolarisation qui facilite leur intégration ? Je réponds oui, l’alphabétisation dans l’Italie du Nord était plus faible qu’en France. Mais le commun des mortels imagine que puisqu’il y a immigration c’est que l’Italie était un pays arriéré. Sauf qu’il y avait encore en 1920 plusieurs Italie (et sans doute encore aujourd’hui !).

-         L’importance du soutien institutionnel à cette immigration ce qui fait qu’au départ le racisme n’est pas soutenu par elles.

Encore un lieu commun : les termes rital ou macaroni. Un fait réel mais à quel moment ? En 1925 ou en 1940 quand l’Italie attaque la France ?

-         Un point en complément. Une belle place est faite au journal la voce dei campi et je m’en réjouis moi qui ai cité largement la publication dans mon livre sur les paysans en 1994. Je lis :

« S’il s’inscrit bien à sa création dans la mouvance antifasciste du journalisme agricole, ce titre perd vite sa dimension politique et ne durera pas au-delà de 1928 .»

En fait seul le premier numéro peut être considéré de la mouvance antifasciste grâce à Bettinardi mais dès le N°2 ce dernier est exclu et le journal se place dans l'ombre du pouvoir central de Mussolini en reprenant des petits textes du journal national fasciste Italia nova. J'ajoute que ce journal bilingue est en fait trilingue avec une bonne place faite à l'occitan grâce à Frédéric Cayrou. J-P Damaggio