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Vie de La Brochure
26 octobre 2023

Ma vie avec Jean-Claude Drouilhet (3) et avec Cayrou !

Très tôt Jean-Claude Drouilhet a animé pour OK-OC un blog très utile et je reprends ici un témoignage lié à Frédéric Cayrou qui occupe mes jours ces derniers temps. Dommage que le texte soit si court mais on y retrouve les grandes capacités d'observations de Frédérc Cayrou J-P Damaggio.

 « Nous livrons aujourd'hui le troisième épisode de notre feuilleton sur les aventures du Tartarin de l'Iowa, plus connu dans le monde du spectacle de cirque sous le nom de Buffalo Bill.

C'est le Tarn-et-Garonnais Frédéric Cayrou, poète, romancier et homme de théâtre bilingue occitan-français, qui nous livre le récit de sa rencontre avec le colonel Cody, au temps où il était vétérinaire de sa cavalerie (500 chevaux, écrit-il par ailleurs) à Aubagne en 1905. C'est l'année de sa tournée du Wild West Show.

L'article ci-dessous est paru dans le mensuel le CALAMUS (n°3 - juin 1950). On notera, à travers l'exposé du narrateur [Frédéric Cayrou], la vision européenne du problème indien, relevant ordinairement d'une fatalité historique, contrastant avec l'auréole coiffant le massacreur de bisons. De quoi se méfier des légendes !

 Tartarin cerné par les Indiens

« Lorsque le colonel Cody, surnommé Buffalo Bill, vint en France en 1905 avec sa troupe de Peaux-Rouges et de cow-boys, j'entrai à son service en qualité de vétérinaire afin d'aplanir et de régler rapidement toutes les formalités sanitaires inhérentes à des déplacements quotidiens d'une cavalerie de 400 chevaux [...]

C'est à Montpellier que je me suis présenté à lui. Il était assis sous une tente dressée à la mode indienne [...] Je me crus transporté du coup dans le royaume de Fenimore Cooper, au milieu des Mohicans. En m'apercevant, Buffalo Bill se leva, vint à ma rencontre et me souhaita la bienvenue : "very glad to meet you, sir"

Il avait dépassé la soixantaine, autant que je pus en juger. D'une très haute stature, admirablement proportionné, il avait, par sa souplesse et sa prestance, conservé toutes les allures d'un homme de quarante ans. Il était vêtu d'une veste en peau de daim et chaussé d'une paire de bottes en cuir jaune très souple qui remontait jusqu'aux genoux. Sur la table à côté de lui, il avait déposé une paire de gants à crispins, frangés de fines lanières de cuir.

Ce qui me frappa à cette première rencontre, ce fut son étonnante ressemblance avec Mistral, le poète de Maillane.

De son vaste chapeau de cow-boy, un stetson beige clair, d'irréprochable facture, s'échappait une longue chevelure grisonnante retombant en boucles sur ses larges épaules. Front découvert, yeux bleus, moustache et barbe taillée "à l'impériale" tous ses traits reflétaient une grande noblesse. C'était, si je puis dire, un bel échantillon d'humanité [...]

Telle fut ma première prise de contact avec Buffalo Bill, au cours de laquelle je signai avec lui un contrat qui m'attribuait les appointements fabuleux de 1200 francs par mois. » Frédéric Cayrou

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