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Vie de La Brochure
26 octobre 2023

Ma vie avec Jean Claude Drouilhet (2)

Drouilhet

En 1971 j’étais en première année de formation professionnelle à l’Ecole normale et en conséquence j’ai considéré qu’il était temps que je rejoigne le mouvement syndical, autant dire le SNI tendance Unité et Action  (par ma mère je connaissais bien Mauricette Fontanier) et donc le mercredi après-midi rendez-vous à l’Ecole de Bio, l’école du couple Fontanier. Et je me souviens particulièrement de quelques personnes dont Jean Claude Drouilhet, PEGC. J’étais là un peu comme anomalie car il n’était pas fréquent qu’un Normalien se préoccupe si vite du syndicat ce qui fait que j’ai été candidat à la direction d’une sous-section avec Michèle Souchet (Reyniès à l’époque). Je me souviens du grand pédagogue Drouilhet car il avait une grande capacité à écouter et à expliquer... ensuite. Il a été pendant un grand moment un militant syndical. Puis son souci de la pédagogie l’a poussé à créer une radio de collège au moment où naissaient les « radios libres ». J’ai eu l’occasion de passer par le studio. Mais preuve que parfois tout tient à un homme, à sa retraite la radio est morte peu après. Et là je vais le croiser à nouveau quand il se lance en 1989 dans la création d’OK OC.

Il m’invita pour une causerie dont le propos est sur ce blog : l’indien et l’occitan.

Il se trouvait que je participais à la vie occitaniste et que j’avais ramené de deux ans de travail aux USA une connaissance des Amérindiens. Avec cette association, en diverses occasions nous nous sommes retrouvés côté à côte.

Je me souviens d’une projection de film où j’avais posé cette question : « que dire de ce paradoxe qui a fait que les Amérindiens étaient des obsédés du cercle, et qu’ils n’ont pas inventé la roue ? »

Et la réponse ne pouvait être que celle du scientifique : « dans la roue ce qui compte ce n’est pas qu’elle est ronde, mais l’essieu ! Et l’invention de l’essieu ne s’est pas produite aux Amériques. »

Bref en 2015 pour qu’on rende à César ce qui appartenait à César il a décidé de publier un livre sur l’expérience d’OK-OC et je suis heureux d’avoir pu y contribuer avec les Editions La Brochure (lui se chargeant de la diffusion). Il y a même eue une réédition.

Notre dernier contact c’est au sujet de l’appel sur les Indiens et la démocratie avec lequel je n’ai pas été d’accord et j’aurais aimé en parler avec lui… J-P Damaggio

 Et voilà un de ses souvenirs publiés sur facebook où il était très actif le 25 août dernier :

« UN VIEUX DE LA VIEILLE

Je suis un « Vieux de la Vieille ». Attention, je n’écris pas n’importe quoi là. L’expression a été tellement galvaudée qu’elle n’a plus son sens originel. C’est ce que je vais essayer de rétablir.

Être un vieux de la vieille, cela se mérite ; ça coûte de la sueur et du tremblement, du sang et des larmes. Je n’ai pas connu tout ça mais une partie et j’ai des copains qui ont payé le prix fort. C’est en pensant à eux que j’écris.

Pendant la guerre d’Algérie j’ai été appelé « sous les drapeaux » qui m’ont tenu caché de la vie civile durant vingt-huit mois, dans le bled. D’abord dans les Tirailleurs algériens, les quatre premiers mois, pour m’habituer au paysage et me faire « cracher les tripes ». Puis, pour me refaire une santé, dans une autre unité tout aussi glorieuse et chargée d’Histoire : « La Garde » ! C’est ainsi qu’elle s’appelle en souvenir de son passé. Son nom officiel c’est le 94ème régiment d’infanterie. Il est l’héritier en droite ligne de la Garde impériale de l’empereur Napoléon 1er.. Nous étions les grognards dans les Aurès. Ça faisait même pas peur aux moutons. Mais pourquoi je vous en parle de tout ça ?

Parce qu’un jour à Montauban, dans un pot après les discours, quelqu’un a présenté le colonel Yvan Reverdy. Il était retraité mais toujours très actif, notamment à l’Académie de Montauban qu’il présidait et où il venait de présenter une conférence sur Alphonse Jourdain, le comte de Toulouse fondateur de notre belle ville. Mon ancien colonel dans les Aurès que je retrouve à Montauban. Je me présente à lui. Il jubile : « Ah, vous étiez à La Garde en 58… Enfin ! Un Vieux de la Vielle, le premier que je rencontre à Montauban » Ce disant il reprenait l’expression de l’Empereur qui, lorsqu’il en rencontrait un, le saluait toujours avec joie et l’étreignait en le présentant comme un « Vieux de la Vieille (Garde) » Telle est l’origine de l’expression.

Le colonel Reverdy est au repos éternel. Le 94 RI est à Sissonne (Aisne). Alors, à Montauban, les « Vieux de la Vieille » ne courent pas les rues. Et s’il n’en reste qu’un. »

 Liens sur ce blog

 Drouilhet et la torture en Algérie

Michel Veyres a lu Drouilhet

Le livre de Jean-Claude Drouilhet

Drouilhet : Du Missouri à Montauban

Montauban, une fabrique de journaliste

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