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Vie de La Brochure
3 février 2024

Le silo de Moissac

slo de Moissac

La Feuille villageoise 19 12 1937

M. le sénateur Delthil, président du conseil général, a reçu de Monsieur le préfet de Tarn-et-Garonne la lettre suivante : « Monsieur le Président,

Vous avez présenté une demande en vue d’obtenir une subvention de l’Etat pour la construction d’un silo à blé de 30.000 quintaux, conformément à un pro jet dressé par le service du génie rural. La dépense prévue pour l’exécution des travaux s’élève à 1.630.500 franco. J’ai l'honneur de vous faire connaître qu’après avoir consulté les conseils techniques, M. le Ministre de l'agriculture a décidé d’allouer à votre coopérative une subvention égale au tiers des dépenses faites et limitée au maximum de 543.500 francs. Veuillez agréer, etc....

Oui mais La Dépêche célèbre le silo et prétend qu'il a été construit en 1934. Est-ce qu'en 1937 c'est un agrandissement ? 

La Dépêche Publié le 06/04/2020

Le silo de Moissac, situé près du port, fait partie des meubles de la cité uvale depuis les terribles inondations de 1930. Retour sur l’histoire de ce monument.

 Sa grande flèche de béton semble aux aguets en tête de proue de la cité uvale, à l’entrée du port. Certains lui trouvent un certain charme, d’autres le considèrent souillon avec la collection de tags qui tapisse ses murs. Quoi qu’il en soit, ce grand silo reste un mystère pour bien des Moissagais. De quelle époque est-il le témoignage ? Est-il désaffecté ou encore en activité ? Loïc Lepreux, du service Patrimoine de Moissac, lance les premières pistes : "Il a été construit au début des années 30, après la grande crue, dans l’esprit art déco. Son activité a suivi le déclin du fret sur le canal. Il est aujourd’hui un silo secondaire de la coopérative qui l’exploite". Cette coopérative, c’est Qualisol, qui a bien d’autres choses à faire en cette période surréaliste que de répondre à nos questions. Sollicités, les membres du groupe Facebook de l’association "Notre belle ville de Moissac" ne sont pas avares d’anecdotes attachées au bâtiment : spectacle de jeunesse avec le chargement des péniches, lieu de rendez-vous sportifs ou amoureux, lieu de manœuvres pour les pompiers, relais d’antenne pour l’opérateur SFR… chacun y va de sa remarque sur ce lieu chargé de mystère, mais également de bien de souvenirs.

 La CAMP en avait fait son siège

On retrouve la trace du silo sur un obscur ouvrage publié en 1949 ("Notre Quercy : Essai de tourisme géographique" d’Adrien Ruayres) où il est fait mention d’un certain Monsieur Gissot, à l’origine de sa construction. Robert Duparc, une des mémoires vivantes de la ville, nous aiguille vers Jackie Guisolfi et André Chanut, qui en leurs temps respectifs ont travaillé dans la structure. Jackie était à l’étage, au service comptable jusqu’en 1976. La coopérative était alors la CAMP (Coopérative Agricole Moissac Beaumont), et son siège résidait au silo. Le trafic sur le canal était déjà bien moindre, et la coopérative finira par fusionner avec la CAV (Coopérative Agricole de Valence) et la coopérative agricole de Larrazet pour devenir Qualisol en 1992, avec le siège déplacé à Castelsarrasin. André Chanut quant à lui a été le sous-directeur de la structure jusqu’en 1967, avant de partir diriger une autre coopérative en Charente. Il a le souvenir de cet âge d’or où les péniches partaient chargées jusqu’à Bordeaux, en partie pour l’exportation.

De bons souvenirs

Il a le souvenir aussi, et surtout, du fondateur Gabriel Gissot, homme émérite qui associé à un notaire de Cazes-Mondenard, a créé la coopérative et fait érigé ce silo dans les années 30. André Chanut nous suggère de contacter Pierre Gissot, le fils, qui habite dans les environs de Boudou. Ce dernier garde un souvenir teinté d’émotion et d’admiration pour ce père bâtisseur et créateur, originaire de Lomagne, la terre à blé de l’ouest du département. Le silo a été construit en 1934, avec l’aide des dons alloués à la ville de Moissac après la terrible catastrophe de 1930. Pierre garde un souvenir ému lorsque, enfant, il "usait ses culottes" au silo, et lorsque, adolescent, il en accompagnait les chauffeurs. Une histoire qui peu à peu s’est éteinte, au rythme de la mort lente de la navigation commerciale sur le canal. Reste l’édifice, imposant, qui du haut de son fier double décamètre dépassé, semble veiller sur les Moissagais.

 

 

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