Cervantès et la dette de l’Espagne
Peut-être n’aurai-je pas dû lire, de Cervantès, seulement le Don Quichotte ? Je vais y réfléchir mais pour le moment ce constat : Cervantès a toujours tiré sa misère comme un boulet, dans un pays fortement endetté.
Dans sa belle biographie de Cervantès, p. 354, William Byron indique que dans le budget de l’Espagne de 1590, 70 % des recettes servaient à régler les dettes.
La question de la dette des Etats n’est en effet, pas seulement une question de la société capitaliste moderne, ou celle des pays africains misérables ou que sais-je encore.
Quelle que soit la société, la question de la dette est aussi une question de gestion et donc de gestionnaires. Et c'est valable pour les pays socialistes de demain.
Dans l’Espagne de 1592 (je prends cette date pour symboliser le centenaire de la découverte des Amériques) il y a eu la défaite de l’Invincible armada en 1588. Pourtant, le pays a continué à vivre comme s’il restait le pays de Charles Quint (mort en 1558).
Si 1492 inaugure l’âge européen du capitalisme, 1588 inaugure l’âge nouveau de la domination anglaise sur l’Europe alors que les Anglais sont encore inexistant aux Amériques.
L’Espagne a transporté sa grandeur sur la planète pendant que le capitalisme anglais se limitait à dominer l’Europe. Les autorités Françaises ont choisi le moyen terme entre les deux stratégies jusqu'à soutenir la révolte des colons anglais des Amériques pour diminuer la puissance de l'Angleterre.
Jean-Paul Damaggio