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Vie de La Brochure
4 août 2016

Momméja, Carthailhac, la préhistoire

Le jeune Jules Momméja n'avait que 23 ans quand il écrivait cette lettre à l'éminent personnage qu'était déjà Emile Cartailhac né en 1845 et mort en 1921. Depuis 1869 il dirige la revue Matériaux. Je ne suis pas sûr qu'il ait porté aux efforts de Momméja toute l'attention qu'ils méritaient mais par contre Cartailhac utilisa beaucoup les travaux de Momméja au sujet de Bruniquel. JPD

  

A Emile Cartailhac

 Caussade 11 juillet 1877

 Monsieur,

 J'ai été bien longtemps à vous accuser réception des premier numéros des Matériaux. Je ne cherche pas à m'excuser ; je suis coupable mais repentant et je demande mon pardon comme tel. Je n'ai d'ailleurs pas perdu mon temps au point de vue archéologique. Les Causses de Septfonds m'ont fourni en effet deux nouveaux dolmens, ruinés il est vrai mais parfaitement caractérisés.

Le premier orienté est vrai [je ne sais pourquoi ce mot vrai], et mesurant 7 mètres de longueur sur 3 de large (dans œuvre) est placé sur un léger monticule est situé sur le lieu-dit Finelle à 40 m environ du chemin.

Le second, placé sur le bord même du chemin, à 500 m plus loin orienté est vrai, mesure 2 m de long sur 1 m 50 (dans œuvre) de large.

Je les crois intacts tous deux et je me suis bien gardé d'y porter une pioche sacrilège, espérant pouvoir entreprendre des fouilles sous votre direction, car je me souviens de toutes les promesses qui me sont faites

Veuillez donc être assez bon pour me prévenir à l'avance du jour où vous comptez venir pour que je puisse tout disposer à cet effet. C'est ne l'oubliez pas de 6 ou 7 dolmens qu'il s'agit ; dont trois au moins non encore fouillés par des antiquaires du moins.

J'aurais encore bien des choses à vous communiquer sur l'archéologie locale (préhistorique, s'entend) ; je les remets à plus tard ne voulant pas faire de cette lettre un mémoire, et sachant d'ailleurs que ma prose n'est pas assez formée pour aborder une publicité autre que celle du Bulletin de notre société de Tarn-et-Garonne soit dit sans aucun "remord" comme l'on disait du temps de Ronsard. Si mauvaise qu'elle soit, ma prose ne m'empêche pas d'être un fervent sectateur de la science que vous servez si brillamment et d'être en outre

Votre très respectueux serviteur, Jules Momméja

P.S; 6 heures du soir

Cette lettre était écrite ce matin. J'arrive de Cos et j'en rapporte deux belles haches en pierre polie.

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