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Vie de La Brochure
7 décembre 2016

Bernard Lubat 2001

UZESTE 2001

Voilà un édito du dossier du festiva d'Uzeste 2001. J-P Damaggio

L'Art est politique, La Culture aussi, par Bernard Lubat

 Les élus de droite du Conseil Régional d'Aquitaine ne s'y sont pas trompés, ils ont voté contre la reconduction de la subvention annuelle d'Uzeste Musical/Cie Lubat : 200 000 Fr...

Motif: «Lubat crache dans la soupe».

Traduction : Il a eu l'outrecuidance de faire grève – qu’il crêve !

Pas de subvention pour une manifestation qui a l’indécence d'entremêler Artistique, Citoyenneté, Politique. Esthétique, Éthique, Ludique, Érotique, Inique, Philosophique. Critique... Amer... !

Qui d'ailleurs se proclame elle-même Manifestivité d'inspiration et de philosophie « communaliste » (terme politiquement incorrect en mondial, bocal, ultra libéral). Concrètement, on s'y perd en aphorismes, en chansons louches au palais, en musiciens blancs pas clairs, en «œuvriers » créateurs, fondateurs, tauliers, régisseurs, fomenteurs, agit' acteurs

Uzeste Musical Visage Village des Arts à l'œuvre

Cie Lubat de Gasconha, Compagnie transartistique de divagation, un "putain de couple " sans foi ni choix joignant l’Uzeste à la parole, géniteur, concepteur, cultivateur, sans pompes, ni piétés d'un infernal processus d'Education Populaire Elitaire surgissant rugissant d'entre milieu rural à l'urbain... Processus sans finitude visible audible en développement capillaire tranversaliste constant - Transformation du souci en souci transformation. Traduction : vous voyez bien qu'il faut les stopper, les arrêter. C'est le bordel, on n'y comprend plus rien, la politique c'est plus comme avant, c'était mieux avant... un amour ! Même le paternalisme n'est plus ce qu'il était - aujourd'hui, il faut sans cesse négocier, un comble !

Authentique - un soir, dans une salle de concert, il y a 20 ans, quelqu'un dit : «Lubat ? Ta gueule et joue !». Ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd - pour celui-là, on ne pouvait à la fois jouer et l'ouvrir ! Pour lui, c'était jouer à fermer, jouer à ce qu’il connaissait ou croyait connaître. Il était fermé dans le     culturel, il ne pouvait se laisser ouvert à la culture. Est-il devenu un élu ?

Si certains artistes considèrent qu'ils sont ou se sentent au-dessus ou à côté de la mêlée, et que leur œuvre est ailleurs, moi je m'aime et me régale au cœur de la mêlée, j'aime l’obstacle comme lien de passage, ça donne du relief et de la «viande » à mon œuvre, à l'Art. Remplacer les théâtres du coût par les coups de théâtres - réinventer de nouveaux coûts, faire des opérations du théâtre.

J'ose et abuse du théâtre musicien l'ayant sous la main et comme j'improvise avec un art forcément biodégradable, j'en pense ce que j'en dis, j'en jouis, free, c'est cuit... Trop tard, j'en dis ce que j’en suis, j'en fuis à l'œil et à l'ouïe.

Forcément je suis à gauche - complètement à gauche.

Artistiquement à gauche - philosophiquement gauche.

Amoureusement gauche - sexuellement gauche

Textuellement gauche - jazzcognitivement gauche

Gauche: imparfait du subjectif

Droite : refait de l'objectif (sauf exceptions rares et pour cause)

Souvent, les gens de droite s'acharnent à démontrer leur droiture, comme s'ils craignaient le pire...

Être, paraître ou l'insoutenable légèreté de paraître !

 Cultivateur de la Culture

L’artiste dont les travaux sont subventionnés ou subventionnables - c'est-à-dire reconnus d'intérêt public - devrait pour lever toutes les ambiguïtés, annoncer la couleur de ses idées, il saurait ainsi qu’il est subventionné pour ce qu'il fait de ce qu'il est !

Sinon, bonjour la courroie de transmission, l'électoralement correct, le fil à la patte, les copains et les coquins, les défauts et leurs couleuvres, les qu'on sert conforme, les passe-droits, les gauches de riches, les commerces incestueux...

 Citoyens, amis, voisins

Camarades, compagnons, collègues, élus nommés, responsables, dirigeants, lamda, chômeurs, SDF, prisonniers. Condamnés, adultes, adolescents, enfants. «Il est important que la politique devienne une affaire d'amateurs ! La démocratie croise l’amateurisme. Amateur : aimer la chose publique, l'agora. Si la chose publique est l’affaire permanente de tous, la vie politique ne peut plus être la propriété des professionnels de la politique » Robert Redeker

 Pas de vie sans conflits, la vie est faite de mille milliards de micro-conflits — deux façons de résoudre les conflits : la politique (la civilisation) et la guerre (la barbarie).

Je suis né citoyen égal à tous un jour. Je deviens artiste tous les jours : lutter pour ses droits, c'est prendre conscience de ses devoirs.

Etre politiquement citoyen artiste œuvrier créateur c'est lutter contre ce que dénonce R. Siegel selon qui « l'esprit de soumission est en train de croître d'une manière terrifiante ». Être entier, humain, c'est tenter d'apprendre l'art de la politique.

L’Art est politique. Je suis un citoyen poïélitique. J'acoustique l’éthique, le poétique, l'esthétique, la politique, la culture. Je cultivature - cultivateur de la Culture - le culturel se meurt de mort, il mord, vendu, il tapine à tous les coins de rue, il ne rue pas ni plus.

Re-politiser nos vies - transformation du souci en souci de la transformation - culturel dépolitisé versus culture politisante - découvrir le plaisir de découvrir - modèles et recyclages - l'Art de l’improvisation de l'Art - la suffisance des dominants - laissons pousser les oreilles sur le théâtre engagé.

Art de la diffusion de l'Art - sortir des cadres imposés pour un art biodégradable à son insupportable. La démission du politique, les transartisticités re-suscitées, travailler politiquement, visage village des Arts à l'œuvre, lutter pour le désordre mondial.

Education populaire élitaire, un public qui s'ignore, les tambours du bourg. UTOPIES de rechange, Nuit jazzcognitive, Délibération Orchestra, Cassandre, l'Art principe actif, à Uzeste Musical pour 24ème Hestejada de las Arts, Laboratoire oratoire aléatoire de recherche fondamentalement applicable, selfsplicable, biodégradable.

Je suis un artiste acharniste terroriche in situ actionniste. J'entends blueser mots dits mots d'Oc à mots couverts, je frappe à recherche du contretemps perdu de vue, lu à l'ouïe - je joins l'Uzeste à la parole, sans parabole, j'indistancie à l'imparfait du subjectif. Je suis un planteur d'histoire, bien planté, ni triste ni gai, j'ai l'animal politique à fond de peau, organique biologique, psycho-pathétique, esthétique, éthique, l'être ou paraître, l'insoutenable légèreté de paraître. Je m'invente, infini dans l'infini, je nie, je crie, je vis la politique dans l'Art, j'ai de la chance, j'ai l'optimisme comme automatisme, je ne sais pourquoi, ça doit être pourquoi ! Aucune dette de je, une conscience du peu, un besoin de peu, un désir d'autre, il fait beau et quand il pleut...

Faire courir le bruit que le bruit court.

 L'opinion publique n'existe pas comme telle, hors des questions qu'on lui pose : c'est un système de forces et de tensions qui réagit aux questions. Encore faut-il poser les bonnes questions : celles qui donnent à réfléchir, celles qui ouvrent éventuellement les chemins du débat, de l'action et de l'intervention citoyenne. L'opinion publique n'est pas une réalité construite dans une situation artificielle (l'enquête), c'est un artéfact élaboré par les sondages eux-mêmes. Il est donc non seulement présomptueux mais pervers d'imaginer que l'addition des réponses obtenues permet de cerner «une volonté politique globale ».

Formes d'expression essentielles citoyennes que sont le vote, la manifestation, la grève, la pétition, la presse, l'action syndicale, associative, politique.

Une démocratie éclairée dans laquelle la mesure des opinions ne remplace jamais l'engagement par des actes.

Il est important que la politique, comme la musique, d'ailleurs, devienne affaire d'amateurs ! comme dit le philosophe Robert Redeker : «La démocratie exige l'amateurisme. Amateur: aimer la chose publique, l'agora. Si la chose publique est l'affaire permanente de tous, la vie politique ne peut plus être la propriété des professionnels de la politique».

La dépolitisation mondiale planétaire est en rut ! Le capitalisme poursuit avec une obstination infatigable le projet de fabriquer un type d'homme n'ayant plus mémoire de la possibilité de la révolution d'une alternative radicale à ce capitalisme — qui est le contraire de «l'animal politique ».

Cette dépolitisation de l'homme passe par la transformation de «la culture» en «le culturel».

La culture : le déplacement, le déracinement, l'arrachement, la transformation de soi par lesquels je deviens un autre.

Le culturel : un substitut à la culture dont on use pour aboutir, non au changement, mais au renforcement de ce qui est : si la culture est révolutionnaire, le culturel est par essence conservateur. La culture exalte la liberté par le déracinement, le culturel exalte les traditions, l'enracinement, l'éternel hier.

Dans le culturel, c'est l'identité de soi à soi, de satisfaction de son identité (personnelle, collective) de fusion émotionnelle avec la communauté ou avec l'imaginaire qu'on s'en fait, qu'il s'agit. Alors que la culture, dans son acceptation humaniste qui implique la création, se meut dans l'élément de l'inquiétude.

Le culturel est contemporain des temps sécuritaires tandis que la culture recherche l'inquiétude et l'instabilité.

L'usage de la culture, devenir dominant, hégémonique, souvent repris par les dominés et exploités eux-mêmes, est un usage dépolitisant : «le culturel ».

La culture, l'autre usage, aujourd'hui en sommeil est capable d'exalter la politicité de l'homme.

Le culturel produit du consensus, de la résignation, la culture doit générer de la révolte, de la lutte, de l'opposition.

La culture est ce qui doit éveiller la créativité politique en chaque homme.

La politique est l'institution, l'instauration continuée, interminable du citoyen.

Robert Redeker

La Cie lubat de Gasconha n'a pas pour ambition de créer d'œuvre finie, accomplie...

Elle œuvre à des processus, des trajets, des trajectoires, des projets, des rassemblements, des éclatements, des carrefours, des défis, des confrontations, des conflits, des complexités, des complicités.

Les travaux œuvriers de la Cie Lubat ne peuvent se réduire à une quelconque définition définitive : genre, style, discipline, forme représentative communautaire, etc...

La Cie Lubat est symbole de mouvement perpétuel, sa nature reste la transformation comme énergie attractive, le transartistisme s'ajoute à la joute, la complexité dénoue les complexes, la multiplicité révèle la singularité, les questions libèrent des réponses, les réponses invoquent de nouvelles questions.

La Cie Lubat invente et propose des processus transartistiques poïélitiques libérants qui mettent en synergie éducatives toutes les sensibilités d'expressions possibles. Musique, théâtre, lumière, danse, pyrotechnie, geste et son du travail (artisanat) du sport. Les amateurs, professionnels, néophytes, enfants, adolescents, adultes, les lieux et les êtres, environnement, nature, culture locale.

La Cie Lubat de Gasconha est une unité d'éducation populaire élitaire qui ne recule devant aucune difficulté pour mener à bien une somme de chantiers transartistiques cultivant, agissant, rassemblant à bras le corps la dialectique entre élitaire et populaire — l'exact inverse de l'habituel et diviseur couple infernal populisme/élitisme.

La Cie Lubat de Gasconha ou l'action de la question

La Cie Lubat n'invite (ni n'invente) personne à la suivre.

La Cie Lubat, elle passe à l'action : pose les questions d'abord, les réponses suivent par capillarité jamais l'inverse. Si certains artistes créateurs ou/et acteurs et responsables culturels parachutent et vendent les solutions clé en main ( !) nous imaginons et agissons des processus transartistiques éducatifs, sensibilisateurs, incitateurs, fondateurs : formateurs d'artistes créateurs les chantiers spectacles que nous inventons et produisons ne sont que des éternels recommencements voués à l'expérimentation/exploration permanente.

Nous ne créons pas des spectacles finalisés à proprement parler, nous nous créons nous-mêmes à travers des processus concepts projets trajets spectacularisés

L’esthétique est ce qui en découle... la conséquence

Elle est l'effet du processus en non la cause

La cause primordiale première primitive reste

L'individu participant — la chacune le chacun —

Responsable de son devenir et de son expression à ses risques et périls

Individuellement dans sa confrontation / participation au collectif !

Nous ne proposons pas ici d'œuvre préconçue dans laquelle nous inviterions des partenaires à l'interprétation

Nous conceptualisons ici des chantiers collectivement ouverts et offerts à la prise de responsabilité individuelle

Nous nous éduquons en éduquant, nous nous convoquons à la conscience de ce qu'est l'acte de créer, c'est-à-dire de se créer Nous sommes une auto-école à l'air libre qui s'auto-éduque en public — devant tout le monde — qui propose ainsi au public de s'auto-éduquer sur le sujet : c'est-à-dire lui-même.

Chaque être est une capacité unique irréductible d'expression artistique singulièrement plurielle — bien au-delà ou en deçà des classifications anciennes XXXX : genres, styles, écoles, cultures, etc..

Chaque être est porteur d'une expression personnelle particulière de la condition humaine, du monde, de la vie, du rêve, du savoir. Le savoir c'est se savoir.

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