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Vie de La Brochure
8 mars 2019

Kamel Daoud et les manifs algériennes

Kamel_Daoud__la_renaissance_du_corps_algérien

 

le cadre algérien

Depuis des décennies les écrivains et écrivaines algérienns, comme des sortes de vigies, écrivent le cœur battant de leur pays. Chacun a sa façon. Dans cet article Kamel Daoud le fait de l’intérieur d’une manifestation à Oran en livrant ses doutes, ses espoirs et sa lecture.

J’avais repris un de ses articles sur les gilets jaunes où, avec prudence, il avait pointé des exagérations verbales dangereuses à ses yeux.

Ici il parle d’une manifestation qui fait irrésistiblement penser au 17 novembre français. Dans des circonstances totalement différentes, certes et je ne les oublie pas. Les manifs précédentes et équivalentes ont fait des morts : 500 en octobre 1988, 126 au moment du printemps noirs de 2001.

Mais nous sommes encore avec la génération facebook (sauf qu’elle est nettement plus importante en Algérie), avec la créativité populaire en matière de slogans. Pour Le Point Kamel Daoud se fait pédagogue. Il explique pourquoi cette photo du jeune avec le cadre.

Les écrivains et écrivaines algériennes savent tout de la France (d'où leur sens de la pédagogie), autant que de leur chère Algérie. Alors ils s’appliquent à expliquer. Dans le Nouvel Obs je note par exemple une référence à Wassyla Tamzali que nous avons fait venir à Montauban pour un débat historique.

Et chaque différence nous renvoie cependant à nos ressemblances par l l’histoire ! C’est là le face à face France-Algérie. Une occasion de plus de rappeler que l’histoire de France s’est écrite aussi en Algérie, que de manière prosaïque la Constitution qui nous dirige, s’est écrite d’abord en Algérie ! Donc les ressemblances encore qui me font conclure avec Kamel Daoud :

« La rue, ici, en Algérie, leur répond par un corps joyeux, festif, exhibé, chantant. Des slogans et des banderoles aux trouvailles amusantes: «Oui-oui vous dit non-non», etc. Cette renaissance du corps algérien face au cadavre de Bouteflika n'est pas visible en Occident. L'actualité aime l'effet des images parlantes : d'un côté, les casques policiers, de l'autre, des manifestants hirsutes et, entre les deux, la fumée des lacrymogènes. Ce ne fut pas le cas à Alger et ailleurs. Ce fut une fête. Avec des images qui laissent sans voix par ce que j'ai appelé dans une chronique «le terrifiant retour de la beauté». Cela fait soixante ans que l'on vit dans un hier permanent. Aujourd'hui, c'est la possibilité d’un demain.»

Je repense au témoignage d’un ami parti pour Barcelone expliquer les gilets jaunes à des soutiens du mouvement et qui s’étonna d’entendre que pour eux, les gilets jaunes, c’était le boxeur dont, même en Espagne, on a vu les images en boucle. J-P Damaggio

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