Pereira prétend de Tabucchi
Ma_traduction_du_Sosteine_Pereira_comparée à celle_publiée
En 1994 paraît en Italie Sostiene Pereira, un roman désigné du nom de témoignage par l’écrivain Tabucchi dont j’étais un fidèle lecteur. J’avais alors une librairie italienne parisienne qui me fournissait en produits de la péninsule. Dès sa sortie je me suis précipité pour commander Sostiene Pereira. Depuis cinq ans je m’étais mis à l’apprentissage de l’italien avec une méthode sur cassette. Le livre m’enthousiasma et j’ai décidé d’en traduire deux chapitres pour comparer ensuite avec la traduction «officielle» qui est paru en 1995 chez Christian Bourgois.
Je viens de me replonger dans ce livre surprenant.
Il existe le monologue intérieur où le héros se confronte à lui-même, le monologue extérieur où le héros se confronte à lui-même mais par l‘intermédiaire de quelqu’un d’autre.
Avec Pereira prétend, il s’agit d’un monologue polyphonique !
Le témoignage de Pereira est rapporté par quelqu’un, peut-être un policier ou un juge qui l’aurait interrogé et qui met les prétentions de Pereira dans son contexte.
J’ai dû aimer ce livre car je savais déjà que la période 1936-1939 était la période cruciale du siècle.
J'ai dû aimer ce livre car cette période était vécue à partir de la ville de Lisbonne donc en une périphérie rare, et j’ai toujours trouvé tant de mérites aux périphéries !
J’ai dû aimer ce livre car l’histoire est très simple tout en croisant l’Italie l’Espagne et le Portugal.
Bref j’ai décidé de traduire deux chapitres.
Au total, en confrontant mon travail et celui de Bernard Comment j’ai noté deux contre-sens grave dans mon texte mais dans l’ensemble j’ai été dans le ton.
J’ai compris que le traducteur a parfois plusieurs choix.
Il prétend qu'il ne le recopia pas totalement pour Il prétend qu'il ne le recopia pas en entier.
Transpirer pour suer.
Il trouva la concierge pour il rencontra la concierge.
En fait le traducteur est contraint de connaître l’italien mais tout autant sinon plus… le français ! Je ne peux être un bon traducteur autant pour mon incompétence en italien qu’en français. Disons que la passion pour une langue peut aider à aimer l’autre !
Pour Pereira, c'est impossible à dire. Mieux : Cela Pereira ne saurait le dire.
un journal qui ne pouvait concurrencer les autres : Mieux : un journal qui ne pouvait rivaliser avec les autres.
Il s’agissait du mot competere et c’est sûr rivaliser va mieux que concurrencer. J’avais fait une traduction littérale.
J’avais déjà remarqué dans une traduction de Vazquez Montalban, qu’il arrive que les traducteurs éliminent des paragraphes. C’est ici aussi le cas.
En conclusion à me repencher sur le travail autour de ce livre, je découvre un effort que j’avais oublié, mais qui peut-être a-t-il fait son chemin en mes pensées sans que j’en sois conscient.
Dans tout les cas, après Sciascia, Tabucchi reste ma réfrérence italienne. J-P Damaggio
P.S. Pour la photo je préfère avec moustache que sans moustache. Comme Vazquez Montalban.