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Vie de La Brochure
23 septembre 2022

Le FN en avril 1995 sur Politis

Il m’est arrivé d’être un défenseur de Politis jusqu’en 1992 mais à lire trop d’âneries au sujet du FN j’ai tourné la page. Le Vendredi c’est mon jour de visite de mes archives et je reprends aujourd'hui une des âneries, et que mes amis qui restent fidèles à cet hebdo ne m’en veuillent pas.

1 ) « le candidat du FN dont chacun sait qu'il fait là son dernier tour de piste ». J-M Le Pen sera là encore dix ans après en 2007 !

2 ) « On a eu tort de l’enterrer trop vite. » Mais qui a eu ce tort si ce n’est Michel Soudais de Politis et tant d’autres il est vrai ! Et qui l'enterre trop vite vu la phrase sur le dernier tour de piste.

3 ) « le candidat du FN dispose d'un socle électoral solide, comme l'ont montré les dernières élections » : au moins une observation très juste qui fait qu’en réalité JMLP fera 15%.

4 ) « les dérapages aussi nombreux que par le passé » car le but de l’article est là : dénoncer la banalisation. Or un autre bon point pour l’article, la volonté du FN de s’adresser aux couches populaires, mais il est marginalisé par les bavardages sur les dérapages. Toujours le même problème : pointer l’arbre qui cache la forêt !

Il faudrait un livre pour bien montrer comment à travers les époques Michel Soudais et tant d’autres n’ont rien compris au FN-RN pour avoir abandonné les couches populaires. J-P Damaggio

P.S. Résultats présidentielle 1995 1er tour : Chirac 20%, Jospin 23%, Balladur 18%, Le Pen 15%, Hue 8% , Laguiller 5%, Voynet 3%.

 

Politis 13 avril 1995

Jean-Marie Le Pen

Une inquiétante banalisation

Avec un score record de 14,4 %, Jean-Marie Le Pen avait été la révélation de l’élection présidentielle de 1988. La face cachée de la « Génération Mitterrand ». Aujourd'hui, faute d'être au cœur du débat que s’accaparent les deux duettistes du RPR, le candidat du FN dont chacun sait qu'il fait là son dernier tour de piste, ne joue même plus les utilités. La droite semble en mesure de gagner sans lui, ou du moins essaie-t-elle de le faire croire.

On a eu tort de l’enterrer trop vite. Les sondages, qui le créditent désormais de 12 à 13 %, présentent tous Jean-Marie Le Pen en ascension. De quoi assurer, au minimum, une solide quatrième place. Et cela pour deux raisons : d’une part, le candidat du FN dispose d'un socle électoral solide, comme l'ont montré les dernières élections. En outre, à ses thèmes de prédilection, l’immigration et l'insécurité, qui ont toujours autant d'écho mais sur lesquels il n'a plus besoin d’insister, sont venus s’ajouter deux nouveaux sujets porteurs. La vague de scandales qui touche de nombreux hommes politiques donne une apparence de crédit à sa dénonciation de la « Ripoublique », terrain sur lequel il a définitivement doublé Philippe de Villiers. Ensuite, le nouveau discours de Jacques Chirac contre les technocrates et «la pensée unique» légitime six ans de dénonciation de «l'établissement». Ce n’est pas un hasard si dans sa campagne, Jean- Marie Le Pen met davantage l’accent sur ces deux thèmes et privilégie des propositions sociales — « le Smic a 7 000 francs », « 4 millions d'emplois créés en 7 ans »... Par ces assauts populistes, le leader d’extrême droite vise à s’attacher l’électorat orphelin de Bernard Tapie, qui intéresse aussi le maire de Paris.

Le discours n’a pas changé mais Jean- Marie Le Pen a appris les bonnes manières. A la télévision il ne gesticule plus, n’éructe plus, mais le fond est le même et les dérapages aussi nombreux que par le passé. Des preuves ? Face aux auditeurs d’Europe 1, le 28 février : « Nous avons vu beaucoup d'utopies généreuses (sic) déboucher sur les camps de concentration et le goulag. » Quelques jours plus tard, justifiant son hostilité à la loi de 1975 sur l’IVG, il réplique sèchement à une lectrice du Parisien (20 mars) qui osait lui suggérer que c’était peut-être aux femmes de décider : « L'affirmation que votre corps vous appartient est tout à fait dérisoire. Il appartient à la vie, et en partie à la nation. » De même, il répète inlassablement que les guerres, contrairement à ce que François Mitterrand a affirmé à la tribune du Parlement européen, ne sont pas causées par les nations, mais par « la race, l'idéologie et la religion ».

En fait, Jean-Marie Le Pen peut dire ce qu’il veut, cela ne provoque plus aucune réaction. Ce privilège des seconds rôles se double d’une inquiétante impunité. Quand trois de ses militants éliminent un jeune d'origine comorienne, il ne baisse pas d'un point dans les sondages. Au contraire.

Michel Soudais

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