Encore sur le FN-RN en 2002

En rangeant je retrouve cet extrait de message d’un ami suite au résultat de la présidentielle de 2002.

 « Beaucoup ont cru (ou voulu croire) que l'éclatement du FN (Le Pen, Mégret) marquait le fin (ou du moins l'affaiblissement) de l'extrême droite en France. J'ai rendu compte, en son temps, dans Confluences d’une série de conférences (octobre1998 à mai 1999) tenues par Philipe Guérineau sur la question de l'extrême droite... et, malgré le temps passé, je me souviens de trois analyses effectuées à cette époque :

1)      l'éclatement du FN ne signifie pas la fin de l'extrême droite en France. Le plus dangereux des deux est Mégret de par sa stratégie d’alliance avec la droite "classique".

Le vote du 5 mai 2002 ne doit pas nous faire oublier que c'est sans doute Mégret qui récoltera les semailles.

2)      La "gauche" doit agir sur tous les terrains : politique bien sûr (droit de vote aux immigrés, ...), idéologique (la stratégie du FN est celle d'une conquête " culturelle " d'un électorat, consistant à " transformer les mentalités pour créer un nouveau système de valeurs ", avant d'être une conquête politique) et plus particulièrement sur le terrain social (lutte contre le chômage, meilleure répartition des richesses, développement des associations de quartiers, de chômeurs, ...)

Le vote du 5 mai 2002 nous rappelle durement que ces actions n'ont pas été menées par la gauche gouvernementale."

Une analyse que pour le premier point je n'ai jamais partagée. Dès 1984 elle a été répétée en boucle : le FN finira par s'allier avec la droite ou l'inverese. Non Négret n'aura rien à récolter et l'échec au second tour de Le Pen n'avait rien d'un éclatement de cette organisation. Et l'erreur je l'ai entendu dans des tas de milieux à gauche qui n'a de l'intérêt que pour signifier le refus de la dite gauche d'étudier les faits. Depuis toujours au second tour le FN-RN a la même stratégie : s'il est absent pas de consignes (sauf exception motivée) ! Et si cette stratégie fait gagner la gauche comme en 1997 peu lui importe. L'électorat fait donc ce qu'il veut dans un duel droite/gauche : il peut voter à droite, à gauche ou s'abstenir. Et jamais l'électorat reproche au FN-RN son absence de consigne. Par conséquent aujourd'hui encore Marine Le Pen peut reprocher à la NUPES d'avoir fait élire un Macronien contre le candidat RN. Oui, je suis depuis très longtemps pour refuser toute consigne au second tour ! Ce qu'à gauche on appelle "le désistement républicain" est le signe que la gauche veut prendre les électeurs par la main. Ou alors c'est le retour d'ascenseur : j'appelle à voter pour l'un car ailleurs ton parti appelle à voter pour l'autre !

Mais bon c'est juste un point. J-P Damaggio.