Francine Fontana, les guerres de religion à Castelsarrasin

 Après avoir évoqué les conditions générales de la création du protestantisme, et la situation économique de la France (bien mauvaise), Francine Fontana en est arrivée aux conditions locales des guerres de religion en s’appuyant sur diverses sources. Par exemple pour l’histoire de Belleperche prise par les protestants : un livre de J-M. Garric.

Les guerres vont se dérouler surtout de 1562 à 1598 avec en son cœur la Saint Barthélémy (1572). Ce qui n'exclut pas les poursuites des guerres après l'Edit de Nantes (1598).

Dans le secteur la place forte de Montauban va faire face à la très «catholique» Castelsarrasin assiégée sans succès par le vicomte de Bruniquel en 1568 et 1569.

Avec peu de villes et villages restés catholiques comme Montech et Escatalens, Castelsarrasin se trouve en mauvaise posture mais grâce à ses murs, ses tours elle a démontré qu’elle pouvait se défendre.

Les protestants avaient déjà échoués en mai 1562 dans leur projet de prendre Toulouse.

Cette solidité de la ville de Castelsarrasin fait que le Chapitre de Montauban va venir s’y réfugier en 1574 et y restera 14 ans.

Interviendra ensuite l’histoire du Parlement de Toulouse. Il va à son tour, sur demande du roi, se réfugier dans cette ville, plus tard, en 1595.

Cette lutte n’est plus une lutte entre protestants et catholiques mais au sein même du catholicisme. En effet en septembre 1584, les ducs de Guise, de Mayenne, de Nevers et quelques grands seigneurs se constituent à Nancy en une Ligue visant à la défense et à la conservation de la religion catholique. Fin décembre, un traité est signé à Joinville avec l'Espagne, qui promet un soutien financier. En réaction à la menace protestante, le Parlement de Toulouse va suivre la dite Ligue. Toulouse connaîtra sa Saint-Barthélémy.

Retenons dans la lutte entre le Parlement installé à Castelsarrasin et celui qui s’est maintenu à Toulouse le nom de la famille Joyeuse qui sera souvent répété.

A juste raison Francine Fontana a insisté sur ce passage d’un an de la majorité du Parlement à Castelsarrasin (60 contre 19), qui est d’ailleurs inscrit par une plaque sur le mur du tribunal.

Il a permis à la population de voir de tels personnages à l’œuvre, il a permis de comprendre le rapport entre le pouvoir royal et le pouvoir du Parlement (comment financer ce nouveau parlement? ), et ensuite par quel type de négociation sortir de la situation.

On a pu découvrir comment se croise l’histoire nationale et l’histoire locale : l’évolution d’Henri IV va mettre à mal les espoirs de la Ligue. Le 17 septembre 1595 : Le pape lève la sentence d'excommunication contre Henri IV. Le duc de Joyeuse sentant venir son échec accepte les conditions posées. 

Les guerres de religion ne sont pas tant des guerres entre protestants et catholiques mais entre extrémistes de chaque camp et en fait Castelsarrasin est plus restée fidèle au roi qu’à une version extrémiste des catholiques. Je donne en pièce jointe une présentation du travail de Bénech qui a été souvent cité par Francine Fontana. J-P Damaggio

Bénech_le_parlement_à Castelsarrasin