Henri Nazon sculpté par Lucien Andrieu

Reprenant un vieux dossier des années 1990 je tombe sur cet article avec une illustration peu visible d’Henri Nazon.

Henri Nazon est évoqué de belle manière sur le site des célébrités du Tarn-et-Garonne avec cette information : la dite sculpture installée au jardin des plantes a été fondue en 1942.

Je retrouve aussi sur ce blog cette référence à Nazon grâce à la Villa des peintres de Montricoux.

Voici donc l’article et l’illustration. J-P Damaggio

17 août 1912

Paris, 3 août — Au mois d’octobre, prochain, M. Léon Bérard, sous-secrétaire; d’Etat aux beaux-arts, inaugurera à Montauban un monument élevé à la mémoire du peintre Henri Nazon. Cet hommage à un grand oublié est l’œuvre du sculpteur montalbanais Lucien Andrieu. Nazon, ignoré du grand public, mais qui reste par ses œuvres, malheureusement trop peu nombreuses, un maître du siècle dernier, est peut-être un exemple unique dans l’histoire de l’art. Après avoir connu, à Paris, succès et honneurs, après avoir peint quelques chefs-d’œuvre définitifs, ce grand paysagiste se retira, à la suite de quelques mécomptes artistiques, à Montauban, son pays natal, renonça jusqu’à sa mort à la peinture, et vécut en misanthrope, n’ayant plus d’autre souci que, la culture des roses.

Le retraité prématuré, le renoncement irrévocable de ce maître incontesté, demeure une inquiétante énigme qui devait passionner un autre artiste, vivant lui-même loin du monde et des coteries. Nous voulons parler du sculpteur Lucien Andrieu, qui s’efforça de pénétrer le mystère de cette vie et étudiant passionnément là physionomie et la vie de Nazon. Il vient de fixer dans le bronze un vivant et beau portrait de l’homme et un symbole émouvant de sa destinée douloureuse. C’est ce bronze qui s’élèvera prochainement à Montauban.  P. B.