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Vie de La Brochure
17 janvier 2024

Harlor, Rodin, Judtih Cladel

Thilda_Harlor

Jeanne Fernande Perrot, dite Thilda Harlor, née le 7 août 1871 dans le 6e arrondissement de Paris et morte le 28 décembre 1970 dans le 5e arrondissement de Paris, est une critique d'art, journaliste féministe et femme de lettres française.

En 1895, elle rencontre à une conférence de la Ligue française pour le droit des femmes (LFDF), où elle militait à l'instar de sa mère5, le féministe engagé Léopold Lacour (1854-1939) qui, quoique marié, sera son compagnon de vie. En 1897, elle devient journaliste, signant ses articles sous le pseudonyme « Harlor », formé à partir de trois lettres du nom de « Hammer » et trois de « Lacour », ses deux pères spirituels.

Léopold Lacour est celui qui fera connaître Olympe de Gouges. Harlor et Judith seront des amies leur vie durant je l’ai montré par ailleurs. Voici donc commenty elle présente le livre de 1936 de Judith sur Rodin..

Nouvelles littéraires 18 juillet 1936 : ESSAIS

Rodin par Judith Cladel

Judith Cladel, dont le père était lié d'amitié avec Rodin, a connu celui-ci toute jeune encore.

Elle fut la spectatrice des recherches, des luttes du maître, la confidente de ses théories sur la technique du métier comme sur la beauté.

Ces entretiens, elle les a rapportés en deux volumes : Rodin pris sur le vif et Auguste Rodin, l'œuvre et l'homme.

Aujourd'hui, avec un ouvrage considérable, elle nous fait pénétrer dans l'intimité du grand sculpteur depuis la naissance jusqu'à la mort.

Presque chaque statue de Rodin eut sa bataille.

Une volonté peu commune, mais surtout cette foi en soi qui est l'état de grâce des novateurs, sauvèrent Rodin du découragement et des concessions.

Aux épreuves de l'artiste s'ajoutaient certaines crises sentimentales. D'une plume délicate, Judith Cladel touche au douloureux roman dont l'héroïne fut l'élève favorite et la collaboratrice de Rodin.

D'une âme fervente, mais qui ne se laisse aveugler ni par l'admiration ni par l'indignation, Judith Cladel, toujours appuyée sur une documentation solide, éclaire les trames qui s'enchevêtrent autour du vieillard mal défendu par sa Rose, sans autorité légale, par son fils déclassé, par un entourage domestique falot.

Des Egéries improvisées, alliées d'abord, s'entre-dévorant ensuite, font une ronde de bêtes de proie autour de l'héritage convoité.

Quel tableau, celui que Judith Cladel donne de cette retraite de Meudon. Déprédations, extorsions, saccages, jalousies, félonies, ragots y ont une allure de folie shakespearienne dans un drame naturaliste. Ne faut-il pas guetter les visites subreptices, retirer au maître désarmé encre et papier, par crainte des captatrices de testament, des «brigandes», comme les appelait un ministre ?

Et l'on est stupéfié de trouver au premier rang de la bande une danseuse féerique dont le monde entier s'enthousiasma.

C'est par le menu qu'il faut suivre ces machinations. Ni les servantes soudoyées, ni le notaire douteux, ni les scènes crapuleuses, ni le décor de misère - la chambre sans feu - rien ne manque à la bassesse qui cerna ce vieil homme glorieux, privé, sauf par éclairs, du sentiment de la réalité.

Aux événements de Meudon, se juxtaposait l'affaire du Musée. La mauvaise humeur, les menées du parti hostile, les coalitions d'Institut, les lenteurs administratives et parlementaires (compliquées par les terrifiants soucis de l'heure : on est en 1916-17), les compétitions, mille embûches, Judith Cladel en fait un exposé sobre et pathétique, d'où ressort, sans qu'elle y tâche, son rôle prépondérant de gardienne de la pensée de Rodin. Dur labeur où se seraient épuisées une vénération moins fervente, une conviction moins tenace de ce qu'on doit au génie, à ses enseignements et à sa gloire. (Grasset.) M. HARLOR.

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