Nouvelles d'Equateur

Aujourd'hui un débat à Moissac, à partir du film de Pierre Carles, les ânes ont soif, m'a incité à aller refaire un petit tour en Equateur. Que fait le nouveau président ?

Il a décidé d'ouvrir un dialogue avec l'ensemble des forces politiques jouant la carte du consensus ce qui n'enthousiasme pas son prédécesseur, Rafael Correa, qui a quitté la vie politique mais intervient toujours sur le plan international : son compte Twitter.

Lenin Moreno vient donc de rencontrer le maire de Cuenca Marcelo Cabrera (première photo) et je ne suis pas surpris que le débat ait porté surtout sur les liaisons aériennes entre Quito et Cuenca car le point est délicat (piste de l'aéroport trop courte), tout comme sur le chantier du tramway qui est considérable et semble interminable en provoquant beaucoup de nuisances.

Aux Amériques tout développement du tramway se heurte à divers lobbies dont le premier est celui des taxis puis celui des bus.

 A Cuenca même le maire veut lancer un nouveau chantier pour la place San Francisco à rénover (deuxième photo).

 Mais le point crucial que je redécouvre concerne Yachay, le fameux centre universitaire voulu par Correa au nord du pays.

Le recteur vient de décider de rompre le contrat avec quatre vedettes de cette université dont Paola Ayala (voir photo) que Correa considère comme la physicienne la plus importante d'Amérique latine.

Pourquoi cette rupture de contrat ? A cause des salaires de ces personnes qui sont au-delà du possible en Equateur (150 000 dollars par an).

Mais Correa réplique que la présence de cette physicienne permet d'accéder à des dons considérables (10 millions de dollars venant du Japon et d'Allemagne).

Le recteur conteste la présence d'enseignants souvent absents.

 Autre point qui suscite des réactions de l'ancien président : la lutte contre la drogue dont Lenin Loreno veut faire un axe de sa politique.

Correa rappelle que la consommation de cannabis a été dépénalisée depuis 1997 pour les adultes donc aucun consommateur ne peut être envoyé en prison.

Mais en 2010 est apparu une nouvelle drogue venue du quartel mexicain de Sinaloa, la drogue mortelle "H". L'opposition en a profité pour dire que la dépénalisation était la raison de ce développement de la drogue H alors qu'il n'y a aucun lien entre les deux questions. De plus les gouvernements régionaux autonomes n'assument pas leurs responsabilités.

Enfin dernier point, l'augmentation des tarifs des bus qui pour le trajet que nous faisions de Quito à Tubaco passent de 25 à 30 centimes de dollar (dernière photo la station de bus avec les bus verts de Tumbaco). JPD