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Vie de La Brochure
3 novembre 2017

Bayer face à Montalban : La révolution

Pour ce dialogue imaginaire en date de l’an 2006, les deux hommes ont accepté de s’asseoir face à face autour d’une table nommée Révolution. Ils sont presque de la même génération l’un étant né en 1927 et l’autre dix ans après en 1939.

—Parlons clairement, tous les deux nous sommes du côté de la Révolution, déclare Montalban.

—La mienne est plutôt anarchiste teintée de communisme et la tienne communiste mais  teintée d’anarchisme.

—Avec un point commun : notre immense optimisme de la volonté limité par un non moins grand pessimisme de l’intelligence.

—Parce que tu es Catalan ?

Là Montalban s’étonna mais ne se laissa pas démonter.

—Les Catalans ont toujours perdu mais les Argentins n’ont fait guère mieux.

—Oui, Madrid est la capitale d’un empire disparu et Buenos Aires la capitale d’un empire qui n’a jamais existé.

—L’histoire aurait-elle alimenté notre pessimisme, comme chez tant d’autres, lassés de se battre faute d’énergie ?

—Non l’histoire n’y est pour rien, puisque jusqu’au dernier moment, nous restons debout ! fit observer Bayer

Chacun des deux hommes conservaient un ton calme, une mine amusée et une distance calculée. Ils savaient parfaitement qu’ils bavardaient pour rien mais puisqu’il fallait une réponse…

—Je pointe cependant une tendance suicidaire chez toi Manolo comme chez Soriano ! avoua Bayer.

—Une tendance suicidaire ?

—Soriano a mis à rude épreuve ses poumons au nom des plaisirs de la cigarette et toi c’est ton cœur qui allait finir par lâcher au nom des plaisirs de la cuisine.

—Comment soigner le pessimisme de l’intelligence si on ne s’adonne pas à quelques plaisirs de la vie ?

—Je te comprends, une forme d’écologie est contre-révolutionnaire quand elle impose les diètes les plus diverses.

—Ne renvoyons pas le plaisir à plus tard c’est-à-dire aux temps heureux du paradis.

—Sauf que toute religion affirme l’existence d’un futur heureux pour qui sait respecter les règles édictées pour les vivants. Et nous manquons cruellement d’un futur possible. Le pessimisme de l’intelligence nous apprend que comme la vie, la terre finira par mourir.

—L’homme est par nature migrant. Demain, une arche de Noé conduira-t-il des survivants sur une autre planète ?

J-P Damaggio

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